Sa 1ère Coupe de France, il l’a gagnée en 2002. La dernière ?... Le week-end passé ! A 35 ans, Maxime Demeautis est toujours au faîte de son art, le Kyokushinkaï.

Père de 3 (jeunes) enfants, gérant et coach d’une salle de sport, il est retourné vivre en Normandie. Il fait des aller-retours le week-end à Paris pour faire du sparring. Mais qu’est-ce qui fait courir « Max » ?

Par Ludovic Mauchien / Photo : Denis Boulanger


Maxime Demeautis ne fait pas les choses comme les autres. Normalement, logiquement, en prenant de l’âge, on prend aussi du poids. Ou, en tout cas, on peine de plus en plus à le faire, ce fameux poids. Pas lui ! « Max » est descendu de caté pour combattre en -90 kg. Et devinez quoi ? Il a gagné.

Il a remporté sa 5e victoire en Coupe de France, 20 ans après la 1ère. Et, pourtant, il a de quoi s’occuper dans sa Normandie natale. 3 enfants, un métier à plein temps qu’il cumule avec un autre : la gestion et le coaching de sa salle à Mondeville, le Club Max Gym.

Mais Kyoku un jour, Kyoku toujours. Sous les yeux de son Senseï (depuis 2005), Jacques Legrée, de ses compagnons de route des 2010’s en équipe de France, Antonio Tusseau et Djema Belkhodja, le sociétaire de l’ACBB s’est fait plaisir.

Fut un temps, il s’est essayé aux Boxes pieds-poings. Aujourd’hui, il est revenu exclusivement à ses 1ers amours et se voit continuer jusqu’en 2023, dater du fameux « World Open Tournament » à Tokyo, les championnats du monde toutes catégories qui se déroulent tous les 4 ans.

Pourquoi continuer la compétition ?

J’ai fait ça toute ma vie. J’ai toujours été baigné dans la compétition. Tant que j’aurais le physique et l’envie, surtout l’envie, je continuerai de combattre. Mais je suis concentré exclusivement sur le Kyoku. J’ai moins de temps libre.

Du coup, je me retrouve parmi les plus âgés. C’est marrant. On ne se voit pas vieillir et, en fait, les années passent. On n’est plus le p’tit jeune de la caté, mais l’ancien (rires).

Comment t’entraînes-tu ?

Ma difficulté, vu que je suis à Mondeville, en Normandie, est d’avoir des sparring-partners. Les week-ends, je vais à Paris faire des randori Kyoku avec Antonio (Tusseau, multiple champion d’Europe) ou Djema (Belkhodja, vice-champion du monde toutes cat’ en 2015).

As-tu changé ta façon de combattre avec le temps ?

Non, pas spécialement. Je reste assez cardio pour quelqu’un de 35 ans. J’essaie d’avoir une bonne hygiène de vie, une bonne condition physique qui me permet de garder un style similaire aux années précédentes.

Par contre, tu as changé de caté. Normalement, on passe des -90 kg aux +90 kg et non l’inverse. Pourquoi ?

Je suis coach, j’ai une facilité, une capacité à gérer mon corps comme j’en ai envie. Je suis quelqu’un qui s’entraîne beaucoup et j’ai une très bonne hygiène de vie. Cela me permet de gérer mon poids comme j’en ai envie. Je n’ai aucun souci avec ça.

La plus dure à gagner, c’était la 1ère ou la dernière ?

Plus les années passent, plus c’est difficile. Devenir champion n’est pas le plus difficile. Le plus dur, c’est d’y rester. C’est plus compliqué. On est la tête à abattre. Mais c’est aussi le côté galvanisant de l’histoire. On sait que l’on est attendu. On a envie de se donner et de se prouver que l’on peut encore rester au top.

Et c’était sous les yeux de ton Senseï, Jacques Legrée…

Il était super content ! Jacques, c’est comme mon 2e papa. En soi, pour moi, ce qui me fait le plus plaisir à gagner la Coupe de France, c’est de voir la fierté dans les yeux de Jacques, et pouvoir lui remettre la Coupe pour le club, pour l’ACBB, c’est un réel plaisir.