15è au ranking olympique, Hideyoshi Kagawa vainqueur l’an dernier du K1 de Tokyo (+84 kg) va tenter de récidiver du 6 au 8 septembre. Le fils de Masao Kagawa, vainqueur de la 5e JKS International cup à Dublin (24-25 août) en individuel et en équipe, se dit en forme et prêt à tout dévorer cette saison.

Par Florian Fournier / Photos : D.R


 

Vice-champion d’Asie en 2019, vice-champion du monde et médaillé de bronze par équipe en 2016 et 2018 avec le Japon, Hideyoshi Kagawa est le n°1 japonais chez les poids lourds et l’un des grands noms de cette catégorie au niveau mondial. Fils de Masao Kagawa, son physique de gros nounours lui attire la sympathie de tous et fait de lui un karatéka apprécié du public. Très technique mais également doté d’une grande rapidité pour son gabarit, il manque de régularité pour s’imposer parmi les cadors de la discipline. Cependant, redoutée et redoutable, cette saison peut être la sienne et le couronnement olympique une finalité rêvée.

Cette JKS international cup était-elle un entraînement pour le K1 de Tokyo ?

Cela était au programme de ma préparation pour le K1 de Tokyo. Cette saison, les K1 vont être les compétitions les plus importantes pour accéder aux JO et il faut être bien préparé. Cette JKS International cup me permet, à deux semaines du K1, de me mettre en situation et de répéter mes gammes en condition réelles. C’est également le moyen de retrouver toute la grande famille JKS. C’est une très belle compétition.

Est-ce que c’est la saison la plus importante de ta vie ? 

Evidemment. Pour aller aux JO, je vais devoir être performant tous les mois quasiment. Les compétitions vont s’enchaîner avec beaucoup de rythme et il ne faudra pas lâcher le moindre point. Physiquement et mentalement c’est une saison qui s’annonce ardue mais je suis prêt pour ça. C’est possiblement aussi la saison la plus mémorable qui peut arriver. Le challenge est passionnant.

Quel rôle Kagawa Shihan a-t-il dans ta préparation ? 

Il est partout avec moi. Que ce soit au Honbu dojo JKS de Tokyo ou à l’Université de Teikyo, il me suit et m’entraîne. C’est un avantage important pour moi de l’avoir si près de moi tous les jours. Il m’apporte énormément techniquement et mentalement.

Ce n’est pas trop dur d’être son fils ? 

C’est un honneur. Il représente tellement pour les pratiquants de karaté dans le monde que je suis fier de lui au quotidien. Depuis mon enfance, il a réussi à dissocier le côté paternel et le côté Sensei. Aujourd’hui, je peux dire que c’est également mon père dans le karaté, celui qui m’a tout enseigné. Evidemment, parfois, les entraînements sont compliqués, mais comme pour tous. Il m’a transmis le goût de l’effort, du sacrifice pour arriver au haut niveau. Être le fils de Masao Kagawa ne fait pas de vous un karatéka hors norme. Il faut travailler comme les autres pour être le meilleur.

Quel est ton objectif aux JO ? 

La victoire, sans aucun doute. Il n’y a pas d’endroit plus merveilleux pour nous, Japonais, que de gagner les JO à la maison au Nippon Budokan. Maintenant, le chemin est long. Je suis dans une catégorie très relevée. Il faut d’abord que je me qualifie et ensuite, je vais tout faire pour gagner.

Avec les deux catégories, -84 et +84 kg, regroupées, la place pour participer aux JO est restreinte. Je vais donner le meilleur de moi-même quoi qu’il en soit.

Y a-t-il un adversaire que tu voudrais affronter en finale des JO ? 

Au Japon, il n’y a pas beaucoup de combattants de grande taille et j’aime affronter des adversaires qui font mon gabarit. Je dirais donc Jonathan Horne ou Mehdi Filali. Ensuite, Sajad Ganjzadeh est un adversaire redoutable et de prestige avec qui je pourrais faire une belle finale.

Ton avenir après les JO ? 

Je souhaite ouvrir mon dojo. Je me vois poursuivre ma vie dans le karaté en prenant mon envol et en enseignant tout ce que j’ai appris. Il va de soi que je demanderai conseil à mon père pour me guider dans cette nouvelle vie et cela permettra aussi d’étendre un peu plus la JKS au Japon et dans le monde.