Les fratries dans le karaté ne sont pas avares et les soeurs Bui en font partie. Emmenée par la plus jeune d’entre elles Maï-Linh, c’est entouré de son aîné Marie et de Léa Severan qu’elle va tenter de décrocher une médaille en kata par équipe.

Lors de cette coupe du monde à Pampelune (22-24 novembre), cette équipe de France très fraternelle montera sur les tatamis pleine d’ambition.

Par Florian Fournier / Photos : Denis Boulanger / FFKaraté


 

Dans quelles conditions êtes-vous ?

Nous sommes dans des conditions optimales. La préparation s’est très bien passée, l’ambiance entre nous trois est super bonne comme toujours. Je peux dire que nous avons très envie de vivre pleinement cette coupe du monde.

Comment allez-vous aborder cette compétition ?

Nous allons l’aborder comme les autres compétitions que l’on a déjà faites. On n’a pas de pression supplémentaire, on doit rester focus sur nous et notre performance. La stratégie est déjà bien définie concernant les katas que nous allons exécuter et contre qui nous allons les faire.

Est-ce compliqué d’être capitaine quand on est la plus jeune ? 

Pour ma part, il n’y a rien de compliqué à être capitaine. Je dirais même que c’est plutôt naturel, c’est quelque chose d’instinctif en moi. Je ne me force pas.

Ensuite, au sein du groupe, nous sommes toutes soudées. Il n’y a pas de capitaine ou de leader à proprement parler. Ma grande soeur Marie était en équipe de France il y a 6 ans et a fait une pause sur le haut niveau pour ses études avant de revenir et Léa, qui vient d’arriver, s’est fondue tout de suite dans l’équipe. Je peux le dire en leur nom, nous sommes plus qu’une équipe.

Comment vit-on le fait de faire équipe avec sa grande soeur ? 

C’est tout simplement magique. Ma sœur, c’est une partie de moi. Je suis consciente de la chance que c’est et j’en profite énormément. Participer à une coupe de monde pour représenter son pays, c’est merveilleux, le faire avec son sang, avec sa soeur donne un sens encore plus grand à l’événement et il faut le savourer.

D’autant plus que notre coéquipière Léa est rentrée dans nos coeurs comme une soeur donc je sais que nous allons vivre un grand moment, une grande aventure sportive et humaine toutes les trois pendant cette coupe du monde.

Jusqu’où ce lien va-t-il vous emmener lors de cette coupe du monde ?

Au-delà de parler du résultat, ce lien va nous élever à produire notre meilleur niveau. On a toutes conscience du travail effectué en amont et du potentiel que renferme cette équipe.

Sur le travail effectué, sur quel domaine avez-vous mis l’accent ?

On a eu un travail global. Lors des stages, nous avons beaucoup focalisé le travail sur la technique, le détail et la pureté du kata. Sans oublier l’aspect physique qui est présent au quotidien dans notre préparation. Aujourd’hui, la densité physique du kata mondial fait partie intégrante de la préparation.

Y a-t-il eu un travail spécifique sur le bunkaï ?

Nous l’avons adapté pour qu’il soit le plus naturel possible. Que chacune d’entre nous se sente pleinement en confiance sur chaque partie qu’elle devra faire. C’est une part importante de la compétition si l’on veut revenir médaillées et nous l’avons travaillé très sérieusement.

Mais il est évident que pour l’exécuter nous allons devoir être très performantes sur nos katas avant tout.

Avez-vous un truc en plus par rapport aux autres équipes ? 

Le lien fraternel qui nous unit. J’insiste beaucoup dessus mais c’est une réalité. Nous sommes plus que des coéquipières et je pense que c’est cela qui va nous porter le plus loin possible. On a ce petit truc en plus qui nous apporte une confiance et une envie de tout réussir ensemble.