Il est annoncé depuis longtemps comme le nouveau visage du kata français. Lucas Hoffmann a gravi les échelons un par un et continue de le faire jusqu’à devenir capitaine de l’équipe de France sénior.

Par Florian Fournier / Photo : Denis Boulanger / FFK


 

À Pampelune, le pensionnaire de l’AS Sarcelles sera accompagné, comme à Zadar pour les championnats d’Europe, de Mahel Stassiaux, son compère de club et de Tom Peltier, du Mabushi Veigné.

Ensemble, ils vont tenter de créer la surprise pour décrocher un podium lors de cette Coupe du monde par équipe qui se déroule du 22 au 24 novembre.

Comment s’est passée votre préparation ?

Nous sommes satisfaits du travail accompli. Nous avons eu de nombreux stages depuis l’été. Que ce soit sur la répétition des katas, sur le volume d’entraînement technique, physique ou mental, nous sommes bien suivis par le staff de l’équipe de France.

Cette préparation nous a permis à tous les trois de passer des caps individuels et en équipe. Aujourd’hui, on en ressent les résultats et ça nous met en confiance avant d’aborder cette Coupe du monde.

Le travail en amont a été fait par tout le monde, il ne reste plus qu’à se mettre dans notre compétition, à régler les derniers détails sur place avant de pouvoir nous exprimer pleinement.

Vous avez peu d’expérience ensemble, comparé aux autres nations, c’est votre différence avec les grandes nations. Quel va être votre objectif sur cette compétition ?

Il est vrai que nous sommes une jeune équipe. Cependant, on se connaît bien. Avec Mahel Stassiaux, nous sommes partenaire en club et on fait équipe depuis un moment. Avec Tom Peltier, on a partagé de nombreuses compétitions lors de nos années chez les jeunes. Nous avons donc quand même une certaine expérience commune.

Sur cette Coupe du monde, nous allons nous servir de tout cela pour tenter de créer la surprise. Nous savons que chez les séniors le cap est important et que toutes les équipes présentes ont un niveau de haut rang mais nous sommes prêts à les défier.

On va s’arracher sur chaque mouvement, on aura les crocs et l’important, c’est de réaliser notre meilleure performance possible sans se préoccuper des conditions que nous ne pouvons maîtriser.

Sur ce nouveau format de compétition, avez-vous déjà établi votre stratégie et votre ordre des katas ? 

Dans un premier temps, je trouve que ce nouveau format est une bonne chose. Le fait d’affronter toutes les équipes du groupe oblige chacune à être performante sur la durée.

De plus, une défaite sur le premier kata ne signifie pas une élimination et, à l’inverse, une victoire ne représente pas la qualification non plus. Mentalement, cela va demander un effort très important.

Pour la stratégie, nous n’avons pas de kata prédéfini en fonction de la nation à affronter. Nous avons travaillé cinq katas et, en accord avec le staff, on est prêt à sortir n’importe lequel au moment où notre entraîneur nous le demandera. Cette stratégie malléable nous permet d’avoir une grosse confiance nous.

Y a-t-il une équipe que vous voulez affronter en particulier ou ne pas affronter ?

Il n’y a personne que l’on ne veut pas affronter. On le sait, toutes les équipes présentes sont très fortes. C’est un honneur de se confronter à elles. Mais je suis heureux du tirage au sort. Affronter l’Espagne qui est une grande nation à domicile va être très excitant et galvanisant. Le Koweit qui est présent depuis des années sur la scène internationale aussi.

Personnellement, c’est un rêve d’affronter le Japon. On va tout faire pour les retrouver et se mesurer à eux.  

Tu parles du Japon. Ils sont doubles champions du monde. Ce sont les favoris pour toi ? 

Ils ont une équipe exceptionnelle. Leur expérience et la confiance qu’ils ont entre eux les placent au-dessus. De plus, leur bunkaï est un atout majeur pour la conquête du titre. Mais, attention à la Turquie qui dispose de grosses individualités et qui sera présente au rendez-vous.

En France, il y a eu un turnover important au niveau de l’équipe ces dernières années. Penses-tu que cette équipe peut s’installer dans la durée ?

C’est une réalité et un fait réel que la durabilité d’une équipe permet d’accroître ses chances de performances au haut niveau. Notre objectif est clairement de faire une belle compétition pour continuer de gagner la confiance du staff afin de poursuivre cette aventure ensemble et placer de nouveau la France en tête d’affiche du kata par équipe masculin sur la scène internationale.

Maintenant, nous sommes conscients que notre travail est de nous donner à 100% sur les compétitions et à l’entraînement pour garder cette place. Le reste appartient au staff. Les seuls décisionnaires sont les membres du staff.

Peux-tu nous parler de ton rôle de capitaine ?

 

Ce rôle de capitaine n’est pas une fierté personnelle mais plutôt collective. De par ma courte expérience lors de mes sélections jeunes en individuel ou en équipe, je suis fier de mettre cela au profit de cette équipe sénior. Mais, en réalité, nous sommes tous un peu capitaine de cette équipe. Chacun de nous apporte sa pierre à l’édifice.

Nous avons tous les trois des caractères différents qui se complètent bien. Quand l’un d’entre nous est un peu moins bien il y a toujours un autre pour le remobiliser. Chacun d’entre nous n’hésite pas à prendre la parole pour donner son avis que ce soit sur le plan technique ou pour motiver le groupe. C’est une alchimie qui nous tire tous vers le haut et je suis fier d’être le « représentant » de cette équipe. Notre but, c’est d’être ensemble et d’avoir une belle cohésion.