Eblouissant, sensationnel et retournant à Bercy (Paris) en 2012 lors de la finale kata par équipe avec le Japon, Koji Arimoto marque les esprits alors qu’il n’est âgé que de 20 ans. Depuis devenu Senseï au sein de la JKS (Japan Karaté Shoto Federation), il n’abandonne pas pour autant la compétition.
3e en février lors de la Serie A de Guadalajara (Espagne), il poursuit sa carrière en individuel et en équipe. Aujourd’hui âgé de 26 ans, ce jeune Senseï 3e Dan ne rêve que d’une chose : redevenir champion du monde.
Par Fournier Florian
Photos : Steven Taing / Instagram: 09_steven_pics
Devenu plus athlétique mais gardant toujours sa justesse technique, Koji Arimoto oscille aujourd’hui entre compétitions mondiales et enseignement au sein de la JKS. Champion du monde à 20 ans, il s’est fait plus discret sur le circuit par la suite. Battu en 2014 à Brême (Allemagne) en 8e de finale par la Turquie (5-0), cette défaite l’a éloigné un tant soit peu des compétitions.
Revenant doucement en individuel, il obtient son premier résultat cet hiver en février lors de la Série A de Guadalajara (3e). Désireux de continuer son ascension au ranking WKF, le 23e karatéka mondial participera à la Premier League d’Istanbul (Turquie) du 8 au 10 juin. Ce spécialiste de Gankaku, Unsu et Gojushiho daï ne manquera pas cette occasion pour faire trembler une nouvelle fois la planète du kata mondial.
Quel est ton programme d’entraînement ?
Tous les matins, du lundi au vendredi, je m’entraîne au Honbu Dojo avec les autres instructeurs pour le « cours des Senseï ». L’après-midi, je suis à l’université de Teikyo où je m’entraîne avec les étudiants. Il m’arrive parfois de les coacher mais seulement à l’approche des compétitions. Sinon, bien souvent je leur dit : « regardez-moi et faites comme ça » (il sourit). Enfin, le samedi, je retourne au Honbu Dojo pour donner les cours de Karaté.
A Teikyo, tu t’entraînes avec les frères Moto avec lesquels tu es en équipe Kata du Japon, comment cela se passe-t-il ?
Cela se passe très bien. Ceux sont des Karatékas très forts, dotés d’une superbe mentalité. Mais je suis plus souvent en compagnie de Kazumasa (Vainqueur de la série A de Guadalajara et Salzbourg en février et mars 2018). Je peux vous dire qu’il est exceptionnel ! On s’entraîne tous les deux. Un coup, c’est lui qui m’observe, un coup c’est moi qui le conseille. On s’entraide pour devenir de plus en plus fort.
L’équipe du Japon avec les frères Moto est-elle meilleure que celle de 2012 ?
En 2012, quand nous sommes devenus champion du monde avec Takato Soma et Takumi Sugino, c’était incroyable. Notre niveau, notamment en finale, était exceptionnel. Soma et Sugino sont des Karatékas d’un très haut niveau, mais je pense que les frères Moto sont légèrement meilleurs.
Un nouveau titre de champion du monde est-il possible ?
Oui, cela fait partie de mes objectifs majeurs. En 2018, à Madrid (du 06 au 11 novembre), cela ne sera pas possible puisque notre équipe n’est pas sélectionnée. Mais je veux être à nouveau champion du monde en 2020.
« Ce sera très dur de déloger Kiyuna »
Quel est ton regard sur les JO ?
Cela va nous offrir une exposition médiatique plus importante et nous allons pouvoir nous développer plus facilement. Cependant, nous devons veiller à ce qu’on n’oublie pas que le Karaté en compétition, « le sportif », n’est qu’une partie du Karaté. Le karaté traditionnel, comme il nous a été transmis par nos Senseï, doit rester intact et ne pas se déformer avec l’olympisme. Si nous parvenons à garder notre authenticité traditionnelle et que le sportif reste sportif, alors nous aurons réussi notre entrée dans le monde de l’olympisme.
A combien estimes-tu tes chances de participation aux JO en 2020 ?
Très faible. Rien n’est encore joué mais la sélection est rude. Au Japon, le niveau est au-dessus de tout ce que l’on peut imaginer. Pour le moment, le favori, c’est Kiyuna. Et ce sera très dur de le déloger.
2020 marquera-t-il la fin de ta carrière sportive ? Quelles sont tes envies pour l’après ?
Je pense fortement, qu’après 2020, ma carrière sportive s’arrêtera mais, qui sait ? Un titre de champion du monde me poussera peut-être à continuer. En attendant, je sais qu’après ma carrière sportive, mon objectif est d’ouvrir un Dojo et, surtout, enseigner le Karaté à travers le monde. Aujourd’hui, j’ai la chance de le faire de temps en temps et cela me plaît beaucoup. Pourquoi ne pas continuer et augmenter la fréquence quand mon emploi du temps me le permettra ?
Une destination en particulier ?
La France bien évidemment. Cela fait trois ans que je viens en France par le biais de la JKS France Nord pour donner des séminaires et j’adore ce pays. Les gens sont gentils et conviviaux. La nourriture est excellente et j’aime la culture française, surtout l’histoire. Visiter les châteaux, les jardins… sont mes passe-temps favoris quand je viens.