Vainqueur des World Games 2025 (Chengdu, Chine), Enzo Berthon remporte la seule médaille tricolore en karaté pour la délégation française. Dans une compétition qui regroupait les 8 meilleurs des deux dernières années dans chaque catégorie, le Français a réalisé la compétition parfaite. Vainqueur du n°1 mondial en demi-finale, l’Egyptien Abdelaziz, il s’impose contre le Japonais Sakiyama en finale pour décrocher son 1er titre international chez les séniors.
Par Florian Fournier / Photo : WKF
Quelle saveur a cette victoire ?
C’est une saveur exceptionnelle. Je décroche mon premier titre chez les séniors en -75kg à l’international avec ces Jeux mondiaux. Si on rajoute à cela le fait de battre le numéro 1 mondial en demi-finale, l’Egyptien Abdelaziz, cette victoire est fabuleuse.
Il y a également le contexte qui la rend spéciale. Il y a trois mois, aux championnats d’Europe, je me luxe l’épaule. Nous étions dans le doute de l’opération mais nous avons finalement opté pour de la rééducation. Cela fut un long chemin pour revenir en forme. Avec mon sensei Lonny Boulesnane, nous avons bossé d’arrache-pied pour être prêt et le résultat est sensationnel.
Est-ce ta plus belle performance ?
Exactement, c’est le jour où tout s’est aligné pour décrocher mon premier titre sénior et le plus beau qu’il puisse exister pour nous, karatékas, avec les championnats du monde.
Je remporte la compétition qui regroupe les 8 meilleurs mondiaux sur les deux dernières années. Je sors d’une poule très relevée avant de battre Abdelaziz en demi-finale, on ne pouvait rêver meilleur scénario.
Comment as-tu géré ta victoire contre Abdelaziz ? Ton entourage t’a aidé à rester dans ta bulle avant la finale ?
Sur le coup, j’ai ressenti une immense joie. Puis avec mon coach de l’équipe de France, Ludovic Cacheux, on a réussi à se remettre dedans rapidement pour ajuster la tactique à mettre en place contre le Japonais en finale.
J’ai eu la chance aussi de pouvoir passer un moment avec ma copine et ma famille avant la finale qui m’ont permis de garder la tête froide pour aborder la finale en étant focus à 1000%.
Participer et gagner les Jeux mondiaux, c’est une fierté de remporter les «mini JO» ou y a-t-il une pointe de frustration de ne pas être olympique ?
C’est une grande fierté et une expérience hors norme. D’y participer était déjà bien, mais les remporter rend la chose encore plus importante. C’est une compétition différente des autres et cela va me marquer. Je n’ai pas de frustration concernant le fait que nous ne sommes pas olympiques et que cette compétition y ressemble.
Les JO ça reste unique, c’est encore une autre dimension et je souhaite qu’un jour le karaté y trouve une place. En attendant, remporter ces World Games était fabuleux.
Ton prochain objectif est de remporter le titre de champion du monde sur les terres de ton plus grand rival ?
Je vais me reposer, savourer et retourner au boulot pour l’objectif final de cette fin d’année 2025, à savoir les championnats du monde. Effectivement, ils vont se dérouler au Caire sur les terres d’Abdelaziz qui sera l’homme à battre de cette compétition et je compte bien rééditer ma performance et décrocher ce titre. En attendant, une grosse préparation va m’attendre, physique et tactique.
