Ils sont professeurs de clubs, coachs d’équipes nationales, professionnels ou bénévoles. Ils sont le poumon du karaté, le cœur battant de la pratique. Nous leur donnons la parole dans une série d’interviews. Comment voient-ils et vivent-ils la décision de ne pas autoriser le Karaté aux JO 2024 ? Quelles conséquences ? Comment s’organiser ?...

4e épisode avec Azedin Rghioui, aujourd’hui entraîneur de l’Australie.

Par Ludovic Mauchien / Photo : DR


« Ma première réaction a été de l’incompréhension mais surtout un sentiment d’injustice de tout un système qui a tourné le dos aux vraies valeurs de l’olympisme.

Être aux Jeux de Tokyo a été une reconnaissance et un nouvel élan pour notre sport. Cette annonce, avant même les JO 2020, est un coup de massue de la part du comité olympique, surtout de la part des personnes qui ont vécu leur carrière à travers l’olympisme car leur discipline n’est pas médiatique, comme le Canoë avec Tony Estanguet.

Notre fédération internationale est très structurée et bien organisée, même en avance sur certains sports olympiques. Les différentes fédérations nationales ont mis en place des moyens colossaux afin de se professionnaliser et apporter une rigueur qui répondent aux exigences des Jeux.

En Australie, nous avions des objectifs à long terme afin de préparer les nouvelles générations et avoir des athlètes capables de rivaliser avec les meilleurs et surtout avoir la chance d’avoir des athlètes aux Jeux de Paris en 2024. Tout un processus qui est remis en cause avec cette annonce.

En tout cas, nous allons nous battre afin de faire entendre notre voix pour faire changer les choses. En tant qu’ancien athlète de l’équipe de France, j’ai longtemps été frustré de pas avoir été sport olympique. Aujourd’hui, entraîneur national de l’Australie, j’ai envie de voir les générations futures pleines de rêves et surtout voir un karatéka avec une médaille autour du cou à Paris, de préférence un Australien ou un Français 😊 ».