3 groupes, 7 stages étalés sur l’été, voilà le programme qui attend l’équipe de France de Karaté durant les prochains mois. Commencé la semaine dernière avec le groupe Kata, le groupe Kumite féminin démarre son 1er stage du 23 au 26 juillet et sera suivi par les hommes du 26 au 29 à Montpellier. Yann Baillon, directeur des équipes de France nous présente le programme, les attentes et les enjeux de ces stages et de la saison à venir.
Par Florian Fournier / Photos : Kphotos
Après l’arrêt forcé dû au Covid-19, quel est le programme de reprise ?
Nous avons divisé l’équipe de France en 3 groupes, un groupe kata d’une quinzaine d’athlètes, idem pour le groupe kumite féminin et 18 athlètes pour le groupe masculin. Chaque groupe est convoqué séparément, ce qui nous permet de gérer plus facilement les recommandations sanitaires mais également de travailler plus en profondeur. Ces stages vont s’effectuer sans travail d’opposition.
Quelles adaptations avez-vous dû effectuer pour mettre en place ces stages ?
Il n’y a pas de changement particulier. Nous sommes contraints d’appliquer les règles comme tout citoyen français. Ce qui est intéressant pour nous durant cette période, c’est l’absence de compétition. Cette longue trêve va nous permettre de travailler sans être pressé par le temps comme durant la période de qualification olympique.
Nous avons bien vu que fonctionner comme des clubs de foot ou basket, dans le sens où dès qu’un K1 était terminé, un deuxième s’enchaînait, cela laissait peu de temps pour travailler. La majorité des athlètes utilisaient ce temps pour soigner les bobos et récupérer. Le constat est tel que certains athlètes, en raison du calendrier surchargé et de la course aux points, perdaient en technique, en physique et étaient mentalement touchés.
Nous allons donc nous atteler pendant ces stages à retrouver le plaisir d’être en équipe de France, de travailler tous ensemble pour affronter comme il se doit les compétitions quand il y en aura.
Qu’avez-vous observé pendant le confinement ?
Que l’équipe de France se doit de retrouver une cohésion et que l’on doit retrouver un groupe France. Pendant le confinement, plusieurs bilans ont été effectués par le staff et la surcharge du calendrier était nocive à l’équipe de France. En plus des compétitions et des entraînements, rajouter des stages auraient alourdi le calendrier.
Deuxième point nuisible à l’équipe de France et à son image, le fait de pouvoir participer à un K1 sans être en équipe de France mais simplement en étant dans le Top 100 brouillait les pistes. Représenter la France est quelque chose de fort et méritant.
Si un karatéka se présente en compétition internationale alors qu’il ne fait pas un podium national, cela relève un peu du non-sens. Evidemment que c’est une opportunité enrichissante pour tous les athlètes mais, pour ma part, je trouve qu’il est plus honnête d’être le meilleur ou parmi les meilleurs pour arriver en équipe de France et faire les compétitions internationales.
Y a-t-il des nouveautés dans les groupes convoqués ?
Pour le moment, il n’y a pas de grande nouveauté. Nous sommes partis sur un groupe plus élargi qui mélange les jeunes qui ont fait des résultats dans leur catégorie d’âge et les athlètes sélectionnés pour les Championnats d’Europe. C’est également le cas en kata où le groupe est élargi dans le but de retravailler et reconstruire des équipes. Mais que ce soit en kumite ou en kata, ce sont des karatékas méritants qui ont déjà fait leur preuve.
Avez-vous des attentes particulières sur ces stages ?
C’est un stage de reprise donc nos attentes vont porter sur la cohésion et le dépassement de soi. Ils vont avoir plusieurs ateliers et activités dans ce sens. L’idée est de monter crescendo dans la préparation estivale pour voir leurs limites. On ne va pas non plus les fragiliser physiquement et psychologiquement mais nous voulons observer leur capacité à se mobiliser, à se décarcasser et à se plonger dans le groupe. Tout au long de la saison, les jeunes et les plus expérimentés vont devoir montrer que le groupe est soudé et que leur place est gagnée avec panache, mérite et résultat. Chaque karatéka devra montrer aux entraîneurs qu’il veut sa place, qu’il est prêt à se surpasser durant les stages et les compétitions pour porter l’écusson tricolore. Le mot d’ordre, c’est la cohésion.
Vu qu’il n’y aura pas de compétition internationale avant janvier (sous réserve), la Coupe de France va-t-elle être obligatoire ?
C’est une compétition qui est inscrite au calendrier de l’équipe de France. Il faut savoir que la saison dernière a été très compliquée, entre la fatigue due à l’enchaînement des compétitions et le Covid. Les athlètes sont, pour certains, à cours d’entraînement et ils seront en manque d’opposition. On sera attentif à cette compétition mais elle ne sera pas déterminante dans une logique de sélection. C’est une compétition qui va leur permettre de se relancer, de montrer aux autres qu’ils ont les crocs mais on ne va pas la considérer comme une compétition majeure.