Horne, Horuna, Tzanos, Ozcelik, Sofuoglu, le Montenegro, la Croatie… En bref, les exploits, les records, les premières, les ratés, les qualifiés olympiques… En bref, les faits marquants de ces 56e Championnats d’Europe qui se sont déroulés en Croatie du 18 au 23 mai.

Par Ludovic Mauchien et Florian Fournier à Porec (Croatie) / Photo: KaratePorec2021


Champion du monde, champion d’Europe… Champion olympique ?

Ils sont 4 à être champion du monde, champion d’Europe et à pouvoir espérer un formidable triplé en devenant champion olympique à Tokyo début août : Sandra Sanchez (kata), Jovana Prekovic (-61 kg), Irina Zaretska (-68 kg) et Jonathan Horne (+84 kg). Vu le niveau impressionnant affiché par ces 4 fantastiques, ils peuvent rêver à un triplé unique.

Les Jeux sont faits

Ils n’étaient pas encore assurés de se qualifier directement pour les JO de Tokyo. En grands champions, ils n’ont laissé de miettes à personne. La Turque Meltem Hocaoglu (+68 kg) et l’Allemand Jonathan Horne (+84 kg) se sont imposés et, par là-même, assuré leur participation aux JO.

Messerschmidt manque son envol pour les JO

Seule une victoire aux championnats d’Europe pouvait permettre à Jana Messerschmidt de se qualifier directement aux JO. Elle n’en était pas loin puisqu’elle est parvenue en finale. Mais l’Allemande s’incline contre la Russe Chernysheva et rate le coche. Elle s’est cependant consolée avec une belle victoire en équipe.

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La Grèce en fête

Nous n’avions pas vu la Grèce à pareille fête depuis très longtemps. Avec 5 médailles (1 or, 1 argent, 3 bronzes), elle se classe 5e nation. Si elle ne compte aucun qualifié via le ranking, l’état de forme de ses troupes présage un TQO (11-13 juin) de haute volée. Dionysios Xenos (or, -67 kg) ou son frère Stefanos Xenos (bronze, -60 kg), Vicky Panetsidou (argent, -68 kg), Eleni Chatziliadou (bronze, +68 kg) et Georgios Tzanos (bronze, +84 kg) seront de coriaces adversaires au vu de leur prestation à Porec.

Georgios Tzanos, médaillé dans 3 catégories !

Sa 1ère médaille européenne date de 2008 (argent). Il était alors en -75 kg. En tout, il en a remporté huit, dont deux en or. Trois en -75 kg, quatre en -84 kg et désormais une en +84 kg avec le bronze récolté à Porec. Chapeau bas l’artiste !

L’auberge espagnole

Surprise dimanche lors du combat pour la médaille de bronze par équipe. L’Espagne ne vient pas sur le tatami affronter l’Azerbaïdjan. Forfait ? Non, rébellion ! Les combattants espagnols ont connu une semaine agitée. Mardi, ils ont fait la fête et cassé une porte à leur hôtel, ce qui a nécessité l’intervention de la police. Vendredi, l’un d’entre eux, Raul Cuerva, se touche ostensiblement les parties génitales après une victoire en regardant son président en tribune. Selon le journal AS, ce dernier les aurait insultés, voire harcelés. Il est d’ailleurs convoqué par le conseil national du sport espagnol mardi. En représailles, les athlètes ont donc décidé de ne pas se présenter sur le tapis. L’histoire n’est pas finie…

Les Balkans « balkanisent »

L’avantage d’évoluer à domicile a été évalué dans une étude menée par UK Sports, l’agence du sport britannique : 25% de médailles en plus, avec du public. Là, sans public, les Croates sont devenus champions d’Europe pour la 1ère fois de leur histoire en Kumite hommes et pris la 3e place chez les femmes.

A Porec, il semblerait que le « home advantage » se soit étendu aux pays voisins. La finale Kumite masculine ? Croatie (4,5 millions d’habitants) vs Montenegro (650 000 habitants). Le Montenegro bat d’ailleurs tous les records de sa courte histoire. Radulovic est 7e en kata, Maksimovic 3e en -55 kg et Hodzic 5e en -75 kg.

Le Kosovo bat aussi son record avec la 3e place de Nishevci (+84 kg) et la 5e d’Orana (+68 kg). La Bosnie place deux combattant à la 5e place : Muhovic (-84 kg) et Cavar (-68 kg). Quant aux Serbes, ils n’étaient pas du bon côté de la frontière. Leurs deux piliers, Jovana Prekovic 1ère en -61 kg, et Slobodan Bitevic, 2e en +84 kg, tiennent leur rang.

L’exploit de Sofuoglu

Si un 7e titre lui semblait promis, l’Espagnol Damian Quintero s’est fait couper l’herbe sous le pied par le Turc Ali Sofuoglu qui s’impose avec un puissant Gojushiho Sho et remporte son 1er titre européen. Un véritable exploit pour le Turc tant l’Espagnol truste les titres et les podiums internationaux depuis presque 10 ans.

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Des premières légions

A Porec, les premières ont été légion : la Russe Chernysheva (-55 kg), l’Azerbaïdjanaise Irina Zaretska (-68 kg), la Turque Meltem Hocaoglu (+68 kg), le Turc Eray Samdan (-60 kg), qui sera sélectionné pour le TQO, le Grec Dionysios Xenos (-67 kg), la Croatie (kumite hommes) et l’Allemagne (kumite femmes).

Horuna, un Ura Mawashi Geri gagnant

En -75 kg, l’Ukrainien Stanislav Horuna vient à bout de Rafaël Aghayev en finale (3-1) et s’adjuge le titre. Son Ura-Mawashi Geri jodan lui permet de rajouter une ligne en or à son palmarès. Il s’agit de son premier titre européen. A moins de 3 mois des JO, il ne pouvait espérer meilleure préparation et mise en confiance.

Horne au 7e ciel

Champion du monde en titre, l’Allemand Jonathan Horne jouait sur deux tableaux lors de ces championnats d’Europe : sa qualification olympique et un 7e titre de champion d’Europe. En forme et sûr de sa force, il réalise le doublé. Vainqueur de son principal adversaire pour la qualification olympique en ¼ de finale, le Géorgien Arkania (8-0), l’Allemand parachève le travail en remportant la finale contre le Serbe Bitevic (2-0). Un 7e couronne européenne qui le place encore mieux dans le panthéon des poids lourds du karaté.

Jan Mastrovic - www.mastrovic.com

Ozcelik, Sanchez Jaime et Aktas engrangent

La Turque Serap Ozcelik (-50 kg) a remporté son 5e titre européen en Croatie, sa 12e breloque continentale ! La 1ère datait de 2008. De son côté, l’Espagnole Sandra Sanchez Jaime a glané son 6e titre et le Turc Ugur Aktas son 4e.

Plakhutin prend du poids

Pour sa 1ère sortie en -67 kg, le Russe Evgeny Plakhutin, vieux routier des tatamis, a fait bien mieux que participer. Il atteint la finale, ne s’inclinant que face au Grec Dionysios. L’Italien Angelo Crescenzo a fait de même mais a moins su s’adapter à ses nouveaux adversaires (non classé).

La France 14e nation

A Porec, l’équipe de France est passée à côté de sa compétition. C’est même le pire championnat d’Europe de son histoire avec seulement 4 médailles de bronze (Heurtault, S. Da Costa, Recchia, équipe kata femme) et une 14e place.