Champion du monde 2012, pilier de l’équipe de France pendant une décennie, Kenji Grillon a mis un terme à sa carrière en kumite après les championnats de France 2022.

Désormais, il s’apprête à relever un nouveau défi. Samedi 29 octobre, à Orlando (USA) il va faire ses débuts en Karate Combat face au Grec Gidakos.

Par Florian Fournier / Photos : Nicolas Leport


Comment es-tu arrivé au Karaté Combat ?

J’ai toujours été un passionné des sports de combat. Que ce soit Boxe, Kick boxing, Boxe thaï et même les débuts du MMA, j’essaye de suivre un maximum de disciplines.

Au lancement de l’organisation Karaté Combat, je regardais ça d’un oeil externe mais une première approche avait été faite pour que j’y participe. Mais j’étais en pleine préparation des JO et j’ai repoussé l’offre.

Puis est arrivée ma fin de carrière en Karaté kumite et me sentant toujours en forme, j’ai souhaité tenter cette nouvelle aventure et ce nouveau défi du Karaté Combat.

Au niveau de ta préparation, quelles différences fais-tu avec celles de tes années en Kumite ? 

Les débuts n’ont pas été simples. Je m’entraîne au Mahmoudi gym, un club réputé pour son pied/poing, avec Nicolas Ott, qui s’occupe aussi de ma préparation physique et de ma nutrition.

Dans un premier temps, il faut savoir que le Karaté Combat est une discipline assez « hybride ». Ce n’est pas du karaté comme on le connaît sur le circuit WKF, ce n’est pas de la boxe, ni du Kick, ni de la Thaï, ni même du MMA. On reste sur une discipline proche du karaté au niveau de la technique et de la distance, même si le corps à corps est présent.

La grande différence se fait sur le déroulé du combat. J’ai dû m’habituer à porter les coups sans entendre le « Yame » de l’arbitre pendant 3X3 minutes. La difficulté rencontrée au début était la gestion du nombre de coups à donner pour ne pas être épuisé au bout de 30 secondes.

J’ai appris à travailler en combinaison et pour faire mal, car la notion de KO entre en jeu. Maintenant, je peux le dire car ma préparation est finie mais je ne me suis jamais entraîné aussi durement.

Le switch avec l’idée de pouvoir mettre KO s’est-il fait rapidement dans ta tête ? 

Ce changement s’est fait naturellement. Il est vrai qu’après 20 ans d’une même discipline, le changement ne peut se faire en un claquement de doigt. Mais j’ai travaillé, je me suis entraîné et maintenant, je suis prêt pour le Karaté Combat.

Je n’ai pas transformé mon karaté, j’ai simplement rajouté de la dureté, de l’impact sur mes points forts. Ensuite, le travail s’est fait majoritairement sur la notion d’échange de coups que l’on ne retrouve pas en Karaté, et également sur le travail en distance courte.

Tu vas affronter un seul adversaire et non plusieurs. C’est aussi un changement dans ta préparation ? 

C’est un point très important et qui change beaucoup de choses. Pendant des années, je me préparais pour affronter différents types d’adversaire sans savoir si j’allais les rencontrer ou à quel moment j’allais les rencontrer.

Dans une compétition de Karaté, on connaît son 1er tour la veille au niveau international et, après, c’est l’inconnu. Là, le fait de pouvoir me concentrer sur une seule personne, cela change tout. J’ai pu l’analyser et bâtir mon game plan dessus.

Tu peux nous dire un mot sur lui ? 

C’est un adversaire qui a de l’expérience, avec 3 combats à son actif (2v/1d). L’avantage que j’ai sur lui, c’est que j’ai pu l’analyser alors que pour lui, je suis l’inconnu.

En tout cas j’ai hâte de le rencontrer. Je suis en forme, prêt à rentrer dans l’arène et à décrocher une victoire. Le plus dur dans cette aventure, c’est le régime. Je tire en -75 kg et le cutting… Il fait mal. Je suis pressé de passer la pesée pour être tranquille sur ce point.

Quels objectifs as-tu en entrant dans cette organisation ?

Je n’ai aucune limite. Je vais bosser, découvrir comment cela se passe. Le premier objectif, c’est de gagner ce combat, pour ensuite voir les propositions qui vont en découdre et continuer d’aller le plus loin possible.

Si je veux décrocher une ceinture, je dois être « no limit », surtout que le temps m’est compté (33 ans). Mais une chose est certaine, j’y vais avec le même état d’esprit qu’en karaté, avoir zéro regret et me donner à fond. Samedi, je serai là pour gagner et impressionner. Dans ces disciplines, il faut impressionner le boss si on veut aller plus haut.

As-tu signé pour un nombre de combats défini ?

Tout va se décider après le 1er combat. Dans mon contrat j’ai signé pour 4 combats mais avec mon manager, on en veut plus. L’issue de ce 1er combat va permettre de voir si les choses peuvent évoluer dans le bon sens.