A l’été 2018, l’AS Evry voit arriver dans ses rangs une première grande figure du karaté actuel, Anne-Laure Florentin. Cette année, ce n’est pas une mais deux autres stars qui débarquent dans le club essonnien. Alignées dans la même catégorie (-50 kg), Alexandra Recchia et Sophia Bouderbane prennent part à l’aventure du nouveau projet de l’AS Evry emmené par Adrien Gautier. Cet ancien membre de l’équipe de France et grand passionné de karaté, a repris ce club il y a 4 ans et montre que tout est possible.
Par Florian Fournier / Photos : D.R
Le nouveau départ de l’AS Evry date d’il y a 5 ans, quand l’ancien bureau en perte de vitesse cherche une nouvelle équipe motivée pour reprendre le flambeau et donner une nouvelle impulsion au club. Adrien Gautier, alors entraîneur départemental de l’Essonne, décide en accord avec l’ancienne direction de laisser l’équipe pédagogique durant 1 an pour effectuer une transition en douceur vers le nouveau projet du club. « Nous avons repris le club d’Evry avec un nouveau bureau il y a 4 ans en laissant les profs continuer d’enseigner à leur demande, pour ne pas brusquer les adhérents. Aujourd’hui nous avons une nouvelle équipe pédagogique. Channa Hay, Sohad Gautier, Mike Fernandes, Kewin Ngoan et moi-même dispensons les cours ».
Karatéka depuis l’âge de 10 ans, Adrien Gautier est un élève de Gilles Cherdieu et un ancien membre de l’équipe de France. Vice-champion d’Europe junior, et multiple champion de France Senior, il avait pour ambition de développer son club un jour où l’autre. Déjà impliqué dans la ligue de l’Essonne, c’est naturellement qu’il tente de mener à bien son idée dans ce département. « Je prends beaucoup de plaisir à travailler dans l’Essonne. La dynamique de ce comité est impressionnante. Ils font tout pour développer le karaté. Francis Dallerac et Jean-Sylvain Renaud permettent au karaté d’avoir une grande place dans le paysage sportif du département. En reprenant l’AS Evry, je voulais impulser cette dynamique au sein du club. C’est un vrai challenge que de développer ce club et d’en faire une référence ».
4 ans après la reprise de la structure, l’As Evry compte désormais près de 150 licenciés soit plus du double qu’au départ du projet. Si la demande ne cesse de croître, la combinaison réussie du haut niveau et de la pratique pour tous n’y est pas anodine.
« CREER UNE ALCHIMIE ENTRE LA PRATIQUE DES ENFANTS ET LE HAUT NIVEAU »
Quand Adrien Gautier évoque l’AS Evry, ce n’est pas le projet de haut niveau qu’il met en avant mais bien l’ensemble du club et principalement le développement de l’attrait pour la pratique chez les enfants. Initialement club Shito-ryu, l’AS Evry est aujourd’hui devenu Shotokan.
Avec la présence de Kewin Ngoan, international Kata, dans le staff technique, Adrien Gautier et le bureau ont pour objectif d’apporter une base complète aux jeunes pratiquants. « Pour les enfants, le but est de reprendre la base technique et recréer un environnement convivial. Nous souhaitons élever le niveau technique et créer un mouvement un autour des enfants. Kewin a rejoint le club pour ses qualités techniques mais aussi pour l’aspect humain. Il donne de son temps pour le club comme sa famille d’ailleurs et c’est vraiment ce qu’on recherche à Evry. Ce côté famille avec des personnes qui sont là pour le club, pour les enfants et pas pour leur intérêt personnel. En compétition, il n’y a pas d’objectif particulier pour les enfants, juste prendre de l’expérience et se faire plaisir ».
Couplé à cet axe de développement autour des enfants, on retrouve au sein de l’AS Evry une structure de haut niveau digne d’un club professionnel. Ce projet a démarré l’an dernier avec la mise en place de partenaires financiers et humains pour permettre aux athlètes de s’épanouir. « Le haut niveau est plus récent, c’est un projet démarré en 2018 avec Anne-Laure Florentin. Connaissant mon travail, et étant à la recherche de nouveauté et d’un club proche de son domicile, elle nous a contacté pour nous rejoindre.
A partir de ce moment, j’ai démarché différents partenaires, dont une clinique du sport à Villiers-sur-Orge qui permet aux athlètes d’avoir un suivi de récupération. Mais également un chiropracteur en la personne d’Anne Nguyen sur Paris ».
Faisant effet et apportant une réelle plus-value dans la carrière d’Anne-Laure Florentin, d’autres athlètes ont suivi le mouvement. « La venue Alexandra Recchia s’est faite progressivement. Elle a eu vent de notre projet et m’a contacté pour me faire part de son intérêt. Elle était proche de son ancien club et avait besoin d’un temps de réflexion pour prendre sa décision. Après quelques semaines, elle décida de nous rejoindre. Sophia m’a contacté suite à une discussion avec son entraineur. Ils en concluent qu’elle avait besoin de changement pour ne pas stopper sa progression chez les séniors. Nous nous connaissions déjà et elle est proche d’Anne-Laure, le rapprochement s’est fait naturellement et l’histoire a démarré comme cela.».
S’entraînant en parallèle au pôle olympique de Chatenay-Malabry, la présence de ces championnes est bénéfique pour le club et leur disponibilité permet à tous de grandir. « L’impact de ces athlètes ne se ressent pas encore sur le nombre de licenciés. Nous sommes toujours dans une croissance constante mais la qualité et l’envie des adhérents d’être meilleurs à chaque entraînement est indéniable. Avoir trois locomotives comme Anne-Laure, Alexandra et Sophia pousse le club vers le haut. Elles s’entraînent au club. Et elles sont super impliquées dans l’échange avec les enfants et les autres membres du club ».
Pour Anne-Laure Florentin, ce choix de rejoindre le club du possible où tous les rêves sont permis est un véritable atout dans sa quête olympique. « J’avais besoin de changement et le professionnalisme d’Adrien est quelque chose que je recherchais dans ma quête de l’olympisme », confie la triple championne d’Europe. « De plus, le fait qu’il soit proche de mon domicile m’a conforté dans ce choix. Le projet mis en place pour les sportifs de haut niveau est formidable. En parallèle du pôle olympique, l’œil et le soutien d’Adrien, qui est un passionné inconditionnel, est primordial. Cependant, je dirai que c’est le côté affectif qui a fait que je me suis dirigée vers Adrien et non vers une « plus grosse » structure en Île-de-France. J’avais besoin de cette relation de confiance dans la préparation de mon année olympique ». Encore au début de sa croissance, l’AS Evry est bien parti pour faire parler de lui au cours de ces prochaines années.