41 Coupes de France et Championnats masculins et féminins remportés, plus de 800 licenciés, un dojo de 1000 m², une dizaine de champions du monde formés, l’AS Sarcelles (95) est actuellement l’un des plus grands clubs de France. Réputé dans le monde entier, l’ambition de la structure val d’oisienne est de plus en plus débordante. Sous la houlette de sa présidente, Céline Renault, et de son directeur sportif, Daniel De Barros, c’est un géant du Karaté français qui se dessine. C’est l’un des rares clubs hexagonaux à envoyer des athlètes aux différents tournois internationaux. Ce week-end au Chili, ils seront à nouveau 3 à défendre les couleurs du club (Lamya Matoub, Kenji Grillon, Salim Bendiad).

Mais comment fonctionne un club de (très) haut niveau ?...

Par Florian Fournier / Photos : D.R

Avant d’habiter le Dojo Marcel Testard (nom du président historique du club), qui compte deux surfaces de pratique et un espace de remise en forme, le club se situait dans une petite salle de la ville mais comptait déjà près de 500 licenciés. Fort de son succès et de sa notoriété, l’AASS obtient la création d’un nouveau dojo. « En plus du Dojo, nous avons tissé des partenariats avec la mairie et, aujourd’hui, nous avons 5 athlètes salariés à la Ville », se réjouit Céline Renault, la présidente de l’AAS Sarcelles. « Nous avons une grande reconnaissance pour tout ce M. Pupponi, l’ancien maire, a accompli ».

Karatéka, Sarcelloise pure souche, Céline Renault, victorieuse de la coupe de France en 2001 en équipe, élève de Daniel De Barros, appartient à la génération  qui a lancé l’histoire du club.

Bien entourée, elle accompagne et soutient à 100% Daniel De Barros, le directeur sportif, dans la croissance et le rayonnement de l’AASS. Kiné de formation, Daniel De Barros débute le Karaté à l’âge de 11 ans. A Sarcelles depuis 1999, il est l’homme qui a façonné et qui façonne la structure. Pour Céline Renault, la réussite du club est due aux rapports entre Daniel De Barros et les karatékas. « Il y a un affectif très intense entre lui et les athlètes ».

D’en faire le meilleur club de France n’était pas la priorité. Tout a commencé avec Franck Chantalou au début des années 2000 puis cela s’est enchaîné : « Franck a déclenché le mouvement par ses performances au niveau national et en équipe de France. Ensuite, la machine était lancée et nous avons réussi à construire pour nous développer et devenir le meilleur club de France », déclare Daniel De Barros.

« LES KARATEKAS INTERNATIONAUX ONT PERMIS AUX NOTRES DE PROGRESSER »

Grâce à sa réputation, le club attire désormais des athlètes du monde entier. « C’est le fruit de notre histoire et de notre travail. Depuis que je suis au club, je n’ai approché qu’un seul karatéka. Les autres, c’est une démarche personnelle de leur part de nous rejoindre. Cependant, nous étudions leur projet pour ne pas se froisser avec les autres clubs. Il faut garder le code moral du Karaté et notre éthique ».

Cet enrichissement apporte également beaucoup aux membres du club. « Faire venir des karatékas internationaux a permis aux nôtres de sortir de leur carcan franco-français et de progresser », assure Daniel De Barros. Aujourd’hui modèle pour certains clubs, l’AAS Sarcelles ne possède pas de recette miraculeuse, mais un lent et long travail. « Avoir de meilleurs outils pour travailler, faire de plus en plus de compétitions… a permis au club d’en arriver là aujourd’hui. Mais il n’y a pas de formule magique si ce n’est la passion, le travail et l’envie ». Dans une optique de développement, l’idée est toute tracée : « créer la masse pour trouver l’élite ».

CHANTALOU, GRILLON, COSSOU, MATOUB…

Club formateur d’où plusieurs champions du monde sont issus ⁽¹⁾, l’AAS Sarcelles voit toujours plus grand et veut devenir un centre de formation, à l’image des grands clubs de football. « Nous sommes un club familial et formateur. Des enfants qui ont commencé à 4 ou 5 ans deviennent champions du monde ou internationaux 10-15 ans après. C’est une fierté immense pour nous. Franck Chantalou, Marvin Garin, Lamya Matoub, Maxime Relifox pour ne citer qu’eux, en sont le parfait exemple », illustre la présidente.

L’accompagnement de l’athlète de haut niveau dans sa vie étudiante ou professionnelle est aujourd’hui indispensable à sa réussite. Sarcelles a mis en place les outils nécessaires pour accompagner ses élèves. Nombre d’athlètes possèdent des diplômes d’états et ont entrevu une perspective d’avenir et un soutien sans faille dans leur construction professionnelle grâce au club. « Nous avons un partenariat avec une école privée, et nous essayons de faire rentrer un maximum d’athlètes pour leur offrir un avenir professionnel. Nous avons un suivi par rapport aux notes, cela nous permet de les accompagner dans leur développement de sportif mais aussi d’hommes et de femmes ». Très impliqué socialement, le club accueille aussi les classes des écoles de la ville. « Cette action nous permet de dénicher des futurs talents et d’établir une passerelle entre les écoles et le club ».

UN CENTRE DE FORMATION A VENIR, COMME AU FOOT

Pour le centre de formation, le club espère doubler sa surface de pratique et intégrer un peu plus les Kata dans le développement. « C’est un projet acté qui, avec Paris 2024, aurait eu un vrai coup d’accélérateur… Mais nous ne lâcherons pas l’affaire et nous allons tout faire pour aller au bout de nos idées. Il y a une vraie envie de créer ce centre de formation. Cela demande énormément de temps pour former et performer en kata, c’est le double d’un combattant. Pour le moment nous avons 3 ou 4 athlètes qui nous on rejoint pour lancer la machine. Mais le challenge est intéressant, il y aura un pôle kata pour développer et accompagner des athlètes déjà formés ».

Ambitieux, l’AS Sarcelles continue d’aller de l’avant et représente une vraie locomotive pour le Karaté hexagonal. Pour sa présidente, le ciel est bleu azur et rien ne semble pouvoir le couvrir. « Le succès attire le succès. On a créé une émulation de groupe grâce à Daniel de Barros. C’est ce travail et cette passion qui font que nous en sommes là. Nous allons rester sur cette dynamique et développer le club avec passion en gardant notre état d’esprit ».

(1)Les champions et internationaux de l’AS Sarcelles

Kenji Grillon

Mathieu Cossou

Lamya Matoub

Amine Bouazza

Anzhelika Terliuga

Irina Zarestka

Ahmed Zemouri

Minh Dack

Salim Bendiab

Maxime Relifox

Marvin Garin

Ibrahim Gary

Franck et Mickael Chantalou

William Rolle

Tiffany Fanjat

Timothy Petersen

Moreno Sheppard

Noah Bitsch

Mohamed El Kotby

Ruth Soufflet

Maeva Samy

Mehdi et Tarik Lakehal

Andréa Brito

Ismahan Bel-lahsen