L’Open de Paris digéré, trois semaines plus tard et 5250 km plus loin, les meilleurs karatékas de la planète se retrouvent à Dubaï pour en découdre à nouveau (16-18 février).
Si, la semaine dernière, la Série A de Guadalajara a permis aux outsiders de se replacer dans le ranking mondial, l’histoire est différente ce week-end. Des grands noms doivent remettre les pendules à l’heure… Quintero, Florentin, Thouy, Aghayev, Araga…

Par Fournier Florian

Photo : K-Photos


La catégorie reine des -75 kg est une nouvelle fois bien achalandée. En l’absence de Ken Nishimura, vainqueur de l’Open de Paris, l’occasion sera belle pour Rafaël Aghayev de retrouver le chemin de la victoire.

Si l’on sait le quintuple champion du monde encore pas à 100% physiquement, sa soif de vaincre reste intacte. En quart de finale, l’Azerbaïdjanais pourrait retrouver un homme qu’il craint beaucoup, le Turc Eltemur. Présents dans cette catégorie, le Français Logan Da Costa, l’Italien Luigi Busa, l’Ukrainien Stanislav Horuna, vainqueur la semaine dernière à Guadalajara, l’Américain Thomas Scott ou encore l’Allemand Noah Bitsch sont également candidats à la victoire. Mais ils tous devront se méfier de Daisuke Wanatabe, vainqueur du All Japan dans la catégorie Open en décembre dernier.        
Autre Japonais qu’il faudra surveiller, Ryutaro Araga en -84 kg sera revanchard de sa couronne laissée à Paris. Le champion du monde voudra profiter de l’absence de Poorshab (Iran) qui l’a battu à Paris. Dans cette catégorie, nous attendrons le possible quart de finale entre Kenji Grillon (France) et Elmasry Ahmed (Egypte), revanche de la demi-finale de l’Open de Paris remportée par l’Egyptien 11-3.   
Pour le reste du kumité masculin, en l’absence de Ganjzadeh, l’Iranien vainqueur de l’Open de Paris, la catégorie des lourds (+84 kg), paraît très ouverte. Erkan (Turquie), Kagawa (Japon), Horne (Allemagne) ou encore Arkania (Géorgie) sont en tête de liste.          
A l’image des -75 kg, les -60 kg vont se livrer une rude bataille. Preuve à l’appui, le tirage au sort nous propose dès le premier tour entre Darkhan Assadilov vainqueur de l’Open de Paris et le Français Johan Lopes, troisième de cette même compétition.    
Si le Kazakh fait partie des favoris, la catégorie regorge de cadors. Saymatov (Ouzbékistan) n°1 du ranking mondial, le champion d’Europe 2017 Kalnins (Lettonie), Brose (Brésil) vainqueur de la série A de Guadalajara le week-end dernier sont dans les starts.

Seule catégorie où le suspense semble moindre au vu de la performance de son leader lors de l’Open de Paris, les -67 kg attendent à nouveau le couronnement de Steven Da Costa. Le Français devra se méfier du Turc Ylmaz, finaliste de la série A de Guadalajara et de Shinohara, le Japonais finaliste à Paris.

Kumité féminin : le rachat des favorites

 Première des combattantes à devoir se racheter, Ayumi Uekusa. La Japonaise non médaillée à Paris est attendue au tournant lors de cet Open de Dubaï. Championne du monde en titre et leader incontestée de la catégorie des +68 kg, elle voudra sans nul doute remettre les pendules à l’heure.

Présente dans cette catégorie et sortie dès le premier tour chez elle à Paris, la Française Anne-Laure Florentin, partira dans le même état d’esprit que la Japonaise. Finaliste de l’Open de Paris, Nancy Garcia (France) va tenter de réitérer cette belle performance.

En -61 kg, Lucie Ignace, sévèrement battue en demi-finale de l’Open de Paris par sa compatriote Gwendoline Philippe (10-0), devra prouver qu’elle reste la patronne chez les bleues. Pour ce faire, elle devra se méfier de l’Egyptienne Gianna Lofty, qui effectuait son retour à l’Open de Paris un an et demi après avoir stoppé sa carrière pour se consacrer à ses études de pharmacie. On attend donc de voir son état de forme à Dubaï. Un Open que voudra forcément remporter Leila Heurtault (France) et Yin Xiaoyan (Chine) favorites de cette catégorie.       
En -55 kg, un beau duel est annoncé entre la Française Emilie Thouy, qui est passée à côté de son Open de Paris (éliminée au premier tour), et la n°1 mondiale, l’Ukrainienne Anzhelika Terliuga.
Autre « revancharde » que l’on a l’habitude de voir sur le podium, la Turque Serap Ozcelik devra profiter de l’absence d’Alexandra Recchia (France) et de celle de Miho Miyahara (Japon) pour retrouver l’or chez les -60 kg. Pour l’en priver, Sophia Bouderbane (France) ou encore Kateryna Kryva (Ukraine) championne d’Europe en titre, répondront à l’appel.
En -68 kg, pas de revancharde, juste une reine. Alizée Agier va devoir confirmer, en l’absence de la Japonaise Kayo Someya, qu’elle est bien la nouvelle patronne de la catégorie. Autre française présente chez les -68 kg, Léa Avazeri affrontera au premier tour la lauréate de Guadalajara, la Belge Luana Debatty. Une entrée en matière pas des plus faciles pour la jeune Tricolore qui devait être laissée au repos mais qui a tenu à participer pour retrouver son rythme de croisière.

Kata : l’heure des retrouvailles

Défait à l’Open de Paris en quart de finale et en finale lors de la Série A de Guadalajara, l’Espagnol Damian Quintero connaît un début de saison pour le moins compliqué. A Dubaï, le destin va lui offrir une chance de se rattraper puisqu’il pourra affronter en quart de finale le Taiwanais Yi Ta Wang qui l’a battu à Paris.

Dans ce tableau masculin, nous retrouverons également un autre quart de finale potentiel qui s’est déroulé vu à Paris, Antonio Diaz (Venezuela) opposé à Ali Sofuoglu (Turquie). Pour le reste, la terreur du circuit Ryo Kiyuna a une route dégagée jusqu’en finale.

En quart de finale, il pourrait retrouver l’Allemand Ilja Smorguner puis, en demi-finale, l’Italien Mattia Busato, l’Espagnol Jose Carbonell ou Enzo Montarello. En effet, le Français se retrouve dans une partie de tableau assez ouvert où il aura quand même fort à faire au deuxième tour en affrontant Busato. Mais, au vu de ses prestations lors de l’Open de Paris, il peut avoir espoir de réaliser un bon parcours lors de cet Open de Dubaï.

Pour le tableau féminin, le destin a également bien fait les choses. Dans un premier temps, la Japonaise Ono, alignée à la place de Iwamoto, peut potentiellement retrouver l’Espagnole Lidia Rodriguez en huitième de finale, qu’elle vient de battre à Guadalajara. (4-1). Si elle se qualifie, elle pourrait retrouver une autre Espagnole, Jaime Sanchez. La n°1 du ranking mondial, défaite 3-2 à Guadalajara par la Japonaise à ce même stade de la compétition, espèrera un autre sort.       
Dans la partie haute du tableau, Kiyou Shimizu (Japon) et Grace Lau (Hong-Hong) devrait se retrouver en quart de finale pour une « belle ». Vainqueur de la Japonaise à Salzbourg en novembre dernier, Lau s’est inclinée à l’Open de Paris lors de la revanche (3-2). Ce duel promet donc des étincelles en perspective.          
Et enfin, pour rejoindre l’une de ces deux protagonistes en demi-finale, La Française Alexandra Feracci devait retrouver Kokumaï (USA) en quart de finale. Elle a vraiment une belle carte à jouer lors de cet Open de Dubaï. Une bonne performance la rapprocherait du Top 10 mondial.