Si la ressemblance avec le tableau masculin peut se faire rapidement, l’édition féminine 2018 de l’Open de Paris en Kata féminin sera plus ouverte que jamais.
Au contraire des hommes où Kiyuna semble intouchable, sa compatriote Shimizu a récemment perdu et cela redonne un allant d’espoir à ses concurrentes. De quoi nous offrir une belle compétition en ce dernier week-end de janvier.
Par Fournier Florian
 
Photo : K-Photos
 
Invaincue depuis son entrée sur le circuit mondial en 2014, la double championne du monde en titre, Kiyou Shimizu, a concédé sa première défaite lors de la série A de Salzburg en octobre dernier.
La Japonaise, qui faisait figure de monstre invincible, a donc laissé une once d’espoir à ses concurrentes les plus féroces pour venir la déloger. Cependant, en grande championne qu’elle est, Shimizu a remis les pendules à l’heure lors de la compétition suivante en remportant la série A d’Okinawa.
A Paris, c’est une nouvelle saison qui commence et le manque de repères pourrait la perturber. De surcroît, contrairement à ses adversaires, Shimizu n’a foulé qu’une seule fois les tatamis parisiens pour une victoire en 2016.
Sa compatriote Iwamoto et l’Espagnole Sanchez, n°1 mondiale, voudront faire parler la poudre et redistribuer les cartes du circuit mondial. Battue 3-2 par Shimizu à Okinawa, Sandra Sanchez s’annonce comme la menace première pour la Japonaise.
Quatrième favorite de ce tableau, Sandy Scordo arrive comme une interrogation sur cette compétition. Partie aux Etats-Unis pendant plusieurs mois, la Française au palmarès bien rempli (double vice-championne du monde, multiple médaillée européenne) n’a plus participé à une compétition depuis le Championnat d’Europe en Turquie (mai 2017).
Si on l’a vu se préparer physiquement via ses réseaux sociaux, le manque de rythme et de repère en compétition pourrait lui coûter cher, mais son expérience peut lui permettre de viser un podium, elle qui a terminé 2e l’an dernier réaliserait ainsi un beau retour.
 
Les outsiders pour un exploit
 
Sensation de Salzbourg, Grace Lau pourrait à nouveau créer l’exploit et s’imposer dans une compétition de renommée mondiale. Vainqueur de Shimizu, c’est elle qui a redonné l’espoir au circuit mondial.
Si la Hongkongaise évoluait auparavant dans l’ombre, cette performance lui a offert un nouveau statut et elle sera attendue à Paris. Une pression supplémentaire qui lui faudra gérer pour rééditer une nouvelle sensation.
Plus habituées à être dans la lumière et regardées de tous, l’Egyptienne Sayed, vice-championne du monde, l’Italienne Bottaro, n°3 du ranking ou l’Américaine Kokumaï espéreront tirer leur épingle du jeu pour attraper une place sur le podium.
Un cran en dessous, Lidia Rodriguez et Dilara Eltemur, championne du monde et vice-championne du monde Espoirs, seront surveillées de près. L’avenir du kata mondial féminin pourrait se trouver dans ces deux jeunes filles.
 
Alexandra Feracci, l’heure de la confirmation
 
3e en 2015 et 2017, la Française peine à confirmer les espoirs placés en elle au plus haut niveau mondial. Si la concurrence est rude en France avec Sandy Scordo, la jeune Corse affiche tout de même une régularité dans ses résultats. Souvent placée, elle espère franchir le cap cette saison et se retrouver sur la boite le plus possible.
Vainqueur de la Coupe de France en novembre dernier, Alexandra Feracci se prépare d’arrache-pied pour démarrer cette année de la meilleure manière possible, en décrochant un nouveau podium lors de cet Open de Paris 2018.
Clin d’œil : Jessica Hugues la miraculée
Grand espoir du karaté français, Jessica Hugues était destinée à une carrière de haut rang. Mais une grave blessure survenue lors d’un bunkai effectué au cours d’un championnat départemental lui coûta plusieurs années d’éloignement du circuit et des tatamis.
Revenue pour la première fois à la compétition à Paris l’an dernier, cette miraculée de la vie aborde l’Open de Paris 2018 avec plus d’ambition. Elle a retrouvé sa routine de sportive de haut niveau en réintégrant l’équipe de France. Celle qui possède sûrement la plus grande force de volonté du circuit aura à cœur de briller.
Si un podium apparaît difficile, chaque combat remporté lui permettra d’avancer plus rapidement dans sa nouvelle carrière.