Elle est intouchable en ce début d’année ! Vainqueur à l’Open de Paris fin janvier, la Française Alizée Agier (-68 kg) a récidivé à Dubaï le week-end dernier. A 23 ans, la championne du monde 2014 compte bien s’affirmer comme la n°1 de sa caté et s’emparer du titre européen en mai, le seul qui lui manque.

Par Ludovic Mauchien / Photos : K-photos


A quoi attribues-tu ta grande forme de ce début 2018 ?

A une bonne préparation. Je prends le temps de m’entraîner, de me reposer. J’ai un rythme assez cadré. Depuis septembre, j’ai intégré le pôle olympique. On accorde plus de temps à la préparation physique qu’avant. On a trois séances dans la semaine : cardio, musculation, fréquence d’appuis.

De plus, avec l’école (Ndlr : elle est en 2e année de BTS tourisme), j’ai des horaires encore plus aménagés que l’an passé. Je peux être là à tous les entraînements. C’est un plus. En fait, tout un tas de petites choses font que l’on progresse tous.

Quelle est ta plus belle victoire, Paris ou Dubaï ?

Paris ! Avoir la chance de faire une finale à la maison, devant la famille, les amis, les supporters français… Il y a eu une émulsion, les supporters étaient au maximum. Ils faisaient du bruit. C’est vraiment une ambiance particulière que j’ai beaucoup aimée. C’est la plus belle victoire.

Et ta performance la plus aboutie ?

En termes de stratégie, je dirais ma demi-finale de l’Open de Dubaï contre la Russe Inga Sherozia (1-1, décision). C’est une adversaire qui a tendance à être hyper généreuse dans son Karaté, qui va au combat, qui ne lâche rien. Il fallait être hyper stratégique et concentrée de A à Z.

Et non ta finale à Paris où tu domines aisément la Japonaise Someya (4-0) ?

Il faut battre les meilleures pour devenir les meilleures et je suis contente de l’avoir battue mais cela reste une adversaire comme une autre. Je ne me dis pas : « ouf, j’ai gagné contre Someya ». J’ai gagné l’Open de Paris, j’ai fait une bonne prestation et je me suis bien sentie, c’est le principal. Je l’avais déjà battue à Rotterdam l’année passée pour la place de trois. Le profil japonais est un profil que j’aime bien mais il ne faut pas s’arrêter là-dessus. Il faut toujours rester concentrée.

Quel serait ton adversaire principale : Buchinger, Someya… ? Toi-même ?

C’est vrai qu’il faut se faire concurrence à soi aussi pour progresser (elle sourit). Au niveau des adversaires, il y a aussi la Suissesse Helena Quirici. Mais peu importe celle qui est en face. C’est important que je ne m’attarde trop sur mon adversaire. Sinon, c’est se mettre des bâtons dans les roues toute seule. La personne en face aura toujours deux bras et deux jambes. Même si cela reste important de savoir comment les autres travaillent.

As-tu repéré une nouvelle vague de jeunes concurrentes estampillées Tokyo 2020 ?

Il y a une grande Allemande, Johanna Kneer. Elle est encore jeune mais elle a déjà performé à Montpellier il y a deux ans, où elle a fini 3e des Championnats d’Europe. On sent qu’il y a une génération qui arrive qui en veut mais elles ne sont pas si nombreuses que cela à l’international.

Quel est ton programme à venir ?

Je vais participer à la Premier League de Rotterdam (16-18 mars). D’ici là, je vais reprendre mon rythme habituel : entraînements, préparation physique, cours. Après les Pays-Bas, il y aura la compétition à Rabat (6-8 avril) et, ensuite, les championnats d’Europe (10-13 à Novi Sad).

Les championnats d’Europe constituent-ils une étape de préparation ou un objectif ?

Cela est un réel objectif, sachant que je fais 2e l’an passé. J’étais très contente vu que cela faisait quelques années que j’étais à la recherche d’un podium européen chez les Seniors. Mais, désormais, il faut aller chercher l’or. Je veux remporter l’or européen.