Ces Championnats de France organisés à Reims, en l’absence des internationaux engagés au Premier League de Rabat le week-end dernier, ont confirmé que la réserve de la République était belle et bien vivante. Derrière eux, par contre, c’est plutôt morne plaine. Le niveau global diminue d’année en année. Réactions des vainqueurs. 

Par Ludovic Mauchien à Reims / Photos : K-photos


 

-60 kg

Johann Lopes : « Ce titre récompense mon investissement »

Il réalise une année pleine de panache et d’envie. Johann Lopes (Hauts de Rueil) ne cesse de se rappeler aux bons souvenirs du staff tricolore. Il s’adjuge un nouveau titre, deux ans après le dernier. En demi-finale, il a disposé de Housny hassani (Budokan Thiais) sur le score de 8-0 avant de dominer son cadet aligné avec l’équipe de France Senior à Rabat, Kajith Kanagasingam (CACV Karaté), dans une finale bien maîtrisée (3-1).

« Je voulais vraiment ce titre, qui récompense ma progression et mon investissement depuis septembre dernier. Pour moi, c’était important de faire le doublé coupe-championnat. En plus, ma belle-sœur a accouché d’une petite Adriana et je voulais absolument dédicacer ce titre à la petite. D’habitude, c’est mon frère qui me coache mais, du coup, il n’a pas pu venir. C’est Didier Moreau qui m’a coaché. J’ai envie de travailler avec lui. C’est la dernière ligne droite. Je pense être capable de la faire. Mon état d’esprit est de tout gagner ! J’ai pris un seul point dans toute la compétition. Je suis fier de moi. Au haut niveau, il faut tout prendre et progresser. J’avais quelques pépins physiques aujourd’hui mais mon mental a suivi ».

-67 kg

Steven Da Costa : « Je n’ai pris aucun plaisir même si j’ai fait de belles choses »

Il n’était pas dans son meilleur jour. Mais cela a largement suffi puisqu’il n’a concédé qu’un seul point dans toute sa journée en finale (deux 8-0, deux 4-0 en éliminatoires). Steven Da Costa (Mont St-Martin) conquiert un nouveau titre de champion de France en disposant de Ghilas Matoub (AS Sarcelles) en demi-finale (2-0) puis d’Alexis Raspilair (Condé) en finale (3-1, balayage).

« Cette finale n’était pas plus dure que prévu. C’est quelqu’un que je connais très bien et qui est, généralement sélectionné en U21, maintenant que je ne suis plus Espoir. Je le prends très au sérieux à chaque fois.

Je savais que cette finale allait être dur. Cela l’a été tout au long de la journée en fait. J’ai vraiment eu du mal à me mettre dans ma compèt. J’ai galéré. Ce fut pareil en finale. Je me fais piquer en premier parce que je suis hésitant. Heureusement, je fais le travail et à la fin, je mets un balayage. Il ne reste plus beaucoup de temps et je m’en sors. Aujourd’hui (lire samedi 14), je n’ai pas été mené dans les tours mais je ne me suis pas baladé. J’ai galéré ! Je pense que cela venait de moi. Dans la tête, je me mettais de la pression pour rien. Après, c’est passé, pas avec la manière, même si j’ai quand même fait des belles choses. Mais, d’habitude je me satisfais avec beaucoup mieux. Je n’ai pris aucun plaisir. Le titre est là mais sans plaisir, avec la manière qu’à moitié ».

-75 kg

Lou Lebrun : « J’ai fait des combats acharnés toute la journée ! »

Que parcours du combattant ! Lou Lebrun (KC St-Quentin) n’a pas volé son premier titre national tant il a dû se sortir les tripes pour venir à bout de ses adversaires. Vainqueur d’Iliès Mardhi (Budokan Thiais) en demi-finale (2-1), il s’est joué de Romain le Tiec (Impact Karaté St-Victoret) en finale (8-0).

« Franchement, c’est top. Je l’attendais depuis longtemps, ce premier titre de champion de France. Même s’il n’y avait pas toutes les grosses têtes, c’était une journée éprouvante. J’ai fait des combats acharnés toute la journée ! Tous étaient équivoques. C’est vraiment dur. Mais je n’ai pas lâché le morceau. Du coup, c’est très plaisant. On se dit toujours c’est aujourd’hui ou jamais. On part toujours dans l’optique de gagner et je l’ai fait !

Il y a des combats où j’étais malmené, surtout le troisième où je suis mené 7-2 et je reviens à 7-7 pour gagner au Sanshu. Le fait de ne rien lâcher m’a fait gagner. Il ne fallait pas se louper. Les tauliers de la caté n’étaient pas et c’était la chance à prendre. On peut quand même montrer à l’ensemble du staff, au public qu’on est présent. C’est important ».

-84 kg

Lahad A. Cissé : « J’ai vu que mon club était une famille »

Finaliste de la Coupe de France, le Franco-sénégalais Lahad A. Cissé (Sauvegarde Besançon) n’a pas manqué la dernière marche à Reims. Après avoir éliminé Christophe Pinna au 2e tour, il s’est joué d’Amin Bouazza (AS Sarcelles) en demi-finale (5-5) puis de Mehdi Cecina (Vernon) en finale (disqualification). C’était sa journée !

« C’est ma journée ! C’est aussi la journée du coach, qui a tout fait, et du club qui est derrière moi. Ce sont eux qui m’ont poussé. Qu’est-ce qui a fait la différence aujourd’hui ? Le coach (Fode N’Dao, vice-champion du monde 2000) a bien joué son rôle et le public aussi. J’ai bien vu que mon club était une famille. Ils étaient tous derrière moi. Ils n’ont pas lâché. J’ai aussi mieux géré que d’habitude, où j’avance toujours. Là, j’ai bien démarré ma compétition grâce au coach. J’ai bien écouté ses consignes.

Etre champion de France ? Cela fait plaisir. C’est la première fois. J’avais fait la finale de la Coupe de France mais gagner, c’est encore mieux. Je suis un homme heureux. La journée était longue, dure mais le club Sauvegarde Besançon m’ont poussé. J’étais un peu KO après mon 2e tour contre Christophe Pinna. Mais je n’ai rien lâché. Christophe Pinna, c’est une icône du karaté mondial. Cela m’a fait plaisir de combattre contre lui. Avec tout le respect que je lui dois, je suis rentré sur le tapis en me disant qu’il ne fallait absolument pas qu’il me batte ».

+84 kg

Dnylson Jacquet : « J’ai fait quelques pas de danse et c’était parti… »

Le sociétaire du Samouraï 2000 du Mans remporte un 2e titre d’affilée en dominant Lonni Boulesnane (Spartan Kombat Sports) en ½ finale (3-2) puis Ilyès Klouz (Puteaux) en finale (disqualification). Mehdi Filali et Salim Bendiab n’étaient pas engagés.

« Cela me fait plaisir de conserver le titre. Il faut que je le savoure. C’est vrai qu’il n’y avait pas tout le monde mais cela ne change rien à la valeur de ce titre. Au début de la journée, j’ai eu quelques difficultés car je sentais que j’avais les jambes lourdes. Mais, après, j’ai mis ma musique et, comme j’aime bien danser, j’ai fait quelques pas et, après, c’était parti (il rit).

En finale, je connaissais très bien mon adversaire (Ilyès Klouz). L’an passé, on s’est rencontré en finale des Espoirs. C’est quelqu’un qui est très fort. Il dispute les Karate 1. Ce n’est pas n’importe qui. J’ai pris cette finale très au sérieux, comme tous les autres combats. On n’avait rien préparé de spécial pour cette finale. Il faut ressentir ses adversaires et, après, on adapte. Ma stratégie ? Feinter et ensuite, déclencher la première faute.

Ce n’est pas du tout comparable avec mon titre de l’année dernière. L’an passé, personne ne m’attendait. Du coup, j’ai fait la surprise. Cette année, on m’attendait quand même un peu ».