Il l’a fait ! Champion du monde en titre, le Français Steven Da Costa est devenu le 1er champion olympique de l’histoire à Tokyo après avoir dominé en patron Assadilov en ½ finale (5-2) puis Samdan en finale (5-0).
Coup de tonnerre en -55 kg où la jeune Bulgare Ivet Goranova, n°27 olympique, 3e aux Mondiaux en 2018, a dominé Anzhelica Terliuga en finale.
Le kata a donné lieu à une superbe finale où l’Espagnole Sandra Sanchez, déjà championne du monde, s’adjuge l’or aux dépens de la Japonaise Shimizu. Une 1ère journée où le Karaté s’est mis en valeur. C’est fini pour aujourd’hui. La suite demain.
Par Ludovic Mauchien et Florian Fournier
Photos : Kphotos
Ils resteront à jamais les 1ers. Sandra Sanchez Jaime (Kata), Steven Da Costa (-67 kg) et Ivet Goranova (-55 kg) sont devenus les 1ers champions olympiques de l’histoire du Karaté aujourd’hui au Nippon Budokan de Tokyo. A domicile, les Japonais récoltent un seul podium en Kata.
-67 KG : STEVEN DA COSTA EN PATRON
Finale
Steven Da Costa (Fra) b. Eray Samdan (Tur), 5-0
½ finales
Steven Da Costa b. Darkhan Assadilov (Kaz), 5-2
Eray Samdan b. Abdel Almasatfa (Jor), 2-0
Le podium olympique
1. Steven Da Costa (Fra)
2. Eray Samdan (Tur)
3. Darkhan Assadilov (Kaz) et Abdel Almasatfa (Jor)
Il était attendu. Il l’a fait ! Steven Da Costa est devenu champion olympique au Nippon Budokan de Tokyo. C’est fort ! Très fort même ! « On l’a fait ! On l’a fait ! », criait-il en sortant du tatami et en se précipitant dans les bras d’Olivier Beaudry, son entraîneur de toujours. « Champion olympique, mon gars ! Tu l’as fait ! », lui répliquait ce dernier. Champion du monde en titre, le Français était au rendez-vous à Tokyo et entre dans l’histoire.
Chatouillé ce matin par le Jordanien Almatsafa (défaite 7-4), Steven Da Costa a muté pour ses combats de l’après-midi. Sur le tatami, il s’imposait. C’était lui le patron. En ½ finale face à Assadilov, le n°1 olympique, il s’est lâché après avoir été mené 2-0 suite à un Mawashi Chudan du Kazakh. Le Français a ensuite imposé son Karaté. Il a pris les devants sur un balayage (3-2) avant de conclure par un Yoko (5-2).
En finale, il n’a pas laissé respirer le Turc Samdan, qu’il n’avait jamais affronté, et finalement mangé 5-0, avec un Mawashi Chudan et un Ippon à la dernière seconde avec son spécial, un Ura. Bravo l’artiste !
« Je ne réalise pas », déclarait Steven Da Costa au micro de France TV. « Il y a eu tellement de poids sur mes épaules pendant des années. On se prépare des années pour une journée, une minute. Il y a du soulagement. Ce matin, en poule, c’était très dur. Je me suis dit : « c’est mon jour. Je sais ce que je viens chercher. Cet après-midi, c’est une autre compète. J’avais 2 tours solides… C’est un truc de ouf’ ! C’est magnifique ! Je l’ai fait ! ».
L’autre ½ finale avait été beaucoup plus serrée entre le -67 jordanien Abdel Almatsafa et le -60 turc, Eray Samdan. Mais ce dernier, malgré son déficit de taille, a bien su bloquer les Ura Mawashi du Jordanien qui avait fait merveille plus tôt dans la journée.
-55 KG : IVET GORANOVA, LA SURPRISE DU CHEF !
Finale
Ivet Goranova (Bul) b. Anzhelica Terliuga (Ukr), 4-1
½ finales
Ivet Goranova b. Bettina Plank (Aut), 4-3
Anzhelica Terliuga b. Wen Tzu-Yun (Tpe), 4-4 (5-0 drapeaux)
Le podium olympique
1. Ivet Goranova (Bul)
2. Anzhelica Terliuga (Ukr)
3. Bettina Plank (Aut) et Wen Tzu-Yun (Tpe)
Elle pouvait pleurer à chaudes larmes en sortant du tatami, se jeter dans les bras de son entraîneur, lui faire un check… Tout en retenue mais un visage empli de bonheur. C’était son jour, à Ivet Goranova ! N°27 olympique, 3e aux Mondiaux en 2018, qualifiée via le TQO de Paris mi-juin, la Bulgare a maté tout le monde à Tokyo, gagnant avec la manière en poule préliminaire (5-4, 5-1, 5-2), comme en ½ finale face à Plank (3-0, 4-3) et, surtout en finale face à la n°1 mondiale, l’Ukrainienne Anzhelica Terliuga (4-1)
KATA F : SANCHEZ, LA TOUTE 1ÈRE
Finale
Sandra Sanchez Jaime (Esp) b. Kiyou Shimizu (Jpn), 28.06 vs 27.88
Médailles de bronze
Grace Lau (HK) b. Dilara Bozan (Tur), 26.94 vs 26.52
Viviana Bottaro (Ita) b. Sakura Kokumaï (USA), 26.48 vs 25.40
Le podium olympique
1. Sanchez Jaime (Esp)
2. Shimizu (Jpn)
3. Lau (HK) et Bottaro (Ita)
Elle était attendue, on l’a eue. La finale entre la Japonaise Kiyou Shimizu et l’Espagnole Sandra Sanchez a tenu toutes ses promesses. Et c’est l’Espagnole Sandra Sanchez qui l’emporte contre la Japonaise Kiyou Shimizu dans un duel sur Chatanyara Kushanku.
Sanchez, dans son style caractéristique très physique, avec beaucoup d’explosivité, a su contenir la performance de la Japonaise. Plus en volupté mais rajoutant le déficit physique qui lui manquait par rapport à l’Espagnole, Shimizu semblait avoir trouvé la solution pour battre l’Espagnole.
C’est peut-être sur la constance physique tout au long du Kata que Sanchez a fait la différence dans les yeux des juges. L’Espagnole s’adjuge le plus beau titre de sa carrière, une récompense logique au vu de sa régularité depuis des années. Shimizu peut nourrir des regrets, elle semblait en mesure de battre l’Espagnole cette fois-ci.
Pour le bronze, la vice-championne d’Europe 2019, la Turque Dilara Bozan dans un duel sur Chatanyara Kushanku aussi, s’incline contre la Hongkongaise, Grace Lau, 26.52 contre 26.94. C’est techniquement que Grace Lau a fait la différence. Plus ancrée dans son kata, c’est sur ce domaine qu’elle s’adjuge cette médaille. Bozan a manqué d’expérience sur cette petite finale en s’emballant quelque peu.
Dans l’autre petite finale, la logique est respectée. L’Italienne n°3 mondiale, Viviana Bottaro, s’impose contre l’Américaine Sakura Kokumaï. Les deux athlètes ont réalisé Suparinpei. Techniquement et physiquement au-dessus, Bottaro s’impose 26.48 contre 25.40 pour Kokumaï. A noter que c’est l’Allemande Jasmin Juettner qui est devenue la première karatéka de l’histoire à participer aux JO.