5e du ranking olympique, éliminée en ¼ au TQO, Leïla Heurtault était si proche des JO mais, à la fin, pourtant si loin. Son seul espoir, obtenir une wild card (invitation) pour représenter la France et tenter sa chance de devenir championne olympique. Le vendredi 17 juin, l’annonce tombe, elle sera aux JO. Sa réaction suite à cet incroyable revirement de situation.

Par Florian Fournier

Photo : D.R


Comment as-tu appris la nouvelle ?

Je l’ai apprise la veille de l’officialisation sur les réseaux sociaux. Au début, je n’y croyais pas réellement mais, une fois la nouvelle rendue public sur les réseaux sociaux, j’ai réalisé ce qu’il se passait. C’est une nouvelle incroyable. Participer aux JO, c’est le rêve de tout sportif. C’est une immense fierté de représenter la France et le Karaté français à Tokyo pour cet événement.

Entre le TQO et cette annonce, c’est un ascenseur émotionnel fort que tu as vécu ?

Etrangement je ne dirais pas que j’ai vécu un ascenseur émotionnel si intense que ça. Après ma défaite au TQO, je n’arrivais pas à réaliser que j’avais perdu ce combat (voir interview). De plus, très rapidement, on s’est mis en action pour obtenir la wild card ce qui fait que je ne suis jamais redescendue mentalement.

J’étais encore sur le qui-vive, focus sur cet objectif. Et l’aventure vécue avec le Samouraï 2000 durant toute cette préparation fait que je n’étais pas déçue ou triste du résultat mais cette wild card, c’est l’extra life. Elle rajoute une dose de bonheur supplémentaire.

Est-ce un accomplissement de faire les JO ou simplement une étape avant le titre olympique ?

Je dirais les deux. Participer aux JO, c’est obligatoirement un accomplissement. Cela représente des années de préparation, le Karaté s’est battu pour y participer donc être présente pour l’occasion est un véritable accomplissement.

Mais, effectivement, on peut aussi voir cette réalisation comme une étape avant l’achèvement suprême qui est le titre olympique. C’est en tout cas une expérience unique que je vais vivre et qui va m’accompagner toute ma vie.

Être parmi les trois français qualifiés rajoute-il de la pression ?

Non, pas forcément, mon objectif était d’être qualifiée dans ma catégorie et c’est chose faite. Maintenant, je vais faire mon maximum pour porter haut les couleurs de la France. D’autant plus que, sur cet événement, même si nous sommes que 3 Français en Karaté, en réalité, on sera beaucoup plus nombreux. Nous représentons la France et toutes les équipes de France seront là pour nous comme nous nous serons là pour elles. On va se battre pour nous, pour le Karaté français mais avant tout pour la France et les équipes de France donc pour moi nous serons plus que 3.

Quel va être ton programme jusqu’à Tokyo ?

Là, j’ai eu un peu de récupération. Maintenant, nous allons mettre le programme en place pour être fin prête le jour J. Je vais alterner les entraînements karaté, physique et la préparation mentale sans oublier la récupération. C’est une routine mise en place dès le début de l’aventure et ce n’est pas à quelques semaines de l’échéance que cela va changer.