Directeur des équipes de France, Yann Baillon aborde ce TQO avec confiance et détermination. A la sortie d’un championnat d’Europe terne, c’est un directeur de la performance qui ne laisse rien au hasard que nous avons rencontré à l’occasion de la conférence de presse organisée par la fédération française de karaté (FFK).

Par Florian Fournier
Photos : D.R


Quels sont les objectifs et les attentes pour ce TQO ?

Il va y avoir un niveau de concurrence extraordinaire. Tous les athlètes veulent participer à ces Jeux uniques. Pour nous, l’objectif est simple : nous devons qualifier un maximum d’athlètes. Après des Championnats d’Europe en deçà de nos espérances sur le plan comptable (18-23 mai), l’objectif ultime reste ce TQO et c’est maintenant que le travail effectué doit payer.

Sur quels axes ont tourné la préparation ?

Sur tous ! Les sportifs ont toujours des réglages à faire. Maintenant (à une semaine de l’échéance), on va se focaliser sur les points forts de chacun et minimiser mentalement tous les éléments parasites qui peuvent perturber ces derniers.

C’est une grosse compétition qui va engendrer énormément d’engouement, nous devons tout faire pour que les athlètes restent dans leur bulle et soient le plus performant possible le jour J.

Pour cela, on fait intervenir des personnes extérieures comme Larbi Benboudaoud, le directeur des équipes de France de Judo, qui connaît très bien le haut niveau et la haute performance. Par son témoignage et son expérience, il peut aider nos athlètes à mieux aborder l’aventure olympique et ce que cela représente. Nous nous mettons au diapason et nous individualisons la préparation de tous pour ne rien laisser au hasard.

Est-ce un avantage que le TQO se déroule à Paris ?

Le fait d’être à la maison reste un avantage. On connaît les lieux et même si le public sera absent, ce que nous regrettons car, avec un stade Coubertin en feu, ça donne des ailes, le fait d’être familier avec le lieu peut nous aider.

Coubertin, c’est la Mecque du Karaté français. Tous les athlètes sélectionnés sont passés par Coubertin depuis leur plus jeune âge. Ils ont tous gagné ici depuis petit. C’est un lieu chargé d’histoire, de leur histoire, ce qui peut les aider à se transcender.

Le système olympique utilisé pour ce tournoi peut-il redistribuer les cartes ?

Effectivement, c’est un format de compétition nouveau et qui peut réduire l’écart de niveau entre certains. Dans un premier temps, il y a l’aspect physique qui va entrer en jeu. Avec ce format, un athlète peut disputer jusqu’à 9 combats dans la journée, ce qui n’est pas le cas habituellement.

Ensuite, sur le plan mental, il faudra assumer cette pression toute la journée. Si l’on fait le comparatif avec le ranking, 80% des athlètes qualifiés ont plus de 30 ans, ce qui prouve que l’expérience est primordiale et ce sera le cas aussi pour le TQO. Savoir se gérer physiquement et mentalement va être l’une des clefs pour décrocher son billet olympique.