Vainqueur de la Coupe de France et de la série A Matosinhos, 2e du K1 de Dublin, 7e en individuel et médaillé de bronze en équipe aux championnats du monde, Enzo Berthon réalise un début de saison en fanfare. Désormais n°4 mondial, il se confie avec humilité et clairvoyance sur ses performances.

 

Par Florian Fournier / Photos : Nicolas Leport


 

Quel bilan fais-tu de ce début de saison ?

C’est un démarrage très intéressant et un gros début de saison pour moi. Il en découle d’une préparation qui a démarré dès juillet et qui me permet d’être au top physiquement et mentalement d’entrée de jeu.

L’objectif premier était les championnats du monde. Finir 7e est forcément une déception, je vise toujours la 1ère place, au minimum le podium, quand j’entre sur le tatami. D’autant plus que je suis en capacité de le faire au vu de mes performances sur le circuit mondial.

Mais les championnats du monde restent une compétition à part, avec une ambiance différente. Il faut répondre présent le jour J, chose que je n’ai su faire à 100%. Mais, sinon, je suis fier de ce début de saison qui me permet d’être 4e mondial. Je continue de gravir les échelons, étape par étape.

Que représente cette 4e place au ranking mondial pour toi ?

Cela montre une certaine régularité dans mes performances. Cependant, je garde la tête sur les épaules et je sais qu’à chaque compétition, tout est remis à zéro et qu’il faut faire le job pour garder cette place, l’assumer et grimper au classement. L’objectif est de prendre la 1ère place. Pour cela, il faut continuer d’être discipliné et travailler sans relâche.

Que te manque-t-il pour décrocher un titre ou un podium internaitonal ?

Aujourd’hui, c’est essentiellement du détail. La tactique mise en place, la forme du jour J, faire les bons choix au bon moment. J’ai prouvé par mes résultats sur une saison complète que ma place est dans le top 5 mondial, voire plus, donc l’ambition d’être champion du monde ou d’Europe est légitime et ce n’est qu’une question de temps. J’ai déjà battu les n°2 et 3 mondiaux. Il n’y a qu’Abdelaziz, l’Égyptien n°1 mondial, que je n’ai jamais affronté. Donc, aujourd’hui, je suis un réel prétendant pour décrocher ces titres.

As-tu changé des choses dans ta préparation pour arriver à ces résultats ?

Je n’ai pas changé énormément de choses. J’essaye de faire plus de combat à l’entraînement dans le sens où j’affronte des adversaires aux caractéristiques différentes. La variation des profils est sûrement l’un des points clefs de cette réussite.

Dans une interview, Mehdi Filali évoquait qu’il privilégiait plus l’aspect physique que le karaté, est-ce aussi ton cas ?

Pour ma part, ma semaine d’entraînement est toujours en majorité rythmée par le karaté, mais la préparation physique est de plus en plus présente. J’ai la chance d’avoir un ami, Loïc Fichou, qui assure ma préparation physique et le travail que j’effectue avec lui depuis un an et demi est en train de faire effet.

Je ressens une amélioration certaine sur mes qualités explosives, mon cardio. Si je suis performant, c’est une résultante de ce travail physique effectué avec lui.

Quels vont être les prochains objectifs pour toi ? L’Open de Paris ? Les championnats d’Europe ?

C’est exactement cela. À court terme, l’Open de Paris est l’objectif n°1. Gagner en France, c’est toujours spécial. Ensuite, les K1 vont s’enchaîner, la Turquie, l’Égypte… Je dois être performant pour obtenir ma sélection et participer aux championnats d’Europe qui reste l’objectif majeur de cette saison.

Un mot sur l’Open de Paris qui redevient un K1 ?

C’est exceptionnel. J’ai eu la chance de remporter l’Open de Paris l’an dernier mais, malgré la forte opposition, il manquait du monde. Cette année, les meilleurs seront là et j’imagine que l’on va retrouver l’ambiance d’antan en tribune.

Je me souviens, quand j’étais chez les jeunes, venir à l’Open de Paris et voir les séniors de l’équipe de France combattre, c’était fou. Je vais cette année vivre mon 1er Open de Paris en tant que Karate 1. J’espère mettre le feu à Coubertin et gagner.