7e dan, entraîneur à l’Université de Teikyo, responsable de la JKS au Japon et instructeur au Honbu Dojo de la JKS (Japan Karate Shotorenmei), Kosho Kanayama est l’un des Senseï les plus complets que le Karaté japonais et mondial possède. A 53 ans, il était en France pour dispenser 4 jours de stages intenses. Une occasion idéale pour le rencontrer et échanger sur le Karaté.
Par Fournier Florian
Photos : Xavier Vachy
Kosho Kanayama est sans doute l’un des grands Senseï qui possède le moins d’années de pratique à son actif. Il a débuté le Karaté à l’âge de 12 ans à Osaka, mais ce n’est qu’à son entrée à l’université qu’il va réellement s’investir corps et âme dans la discipline. Membre de la JKA (Japan Karate Association) dans un premier temps comme la majorité des Shotokan japonais de l’époque, il va se tourner vers la JKS en rencontrant Masao Kagawa. Intégrant l’université de Teikyo, c’est cette rencontre avec Kagawa Shihan qui va lui provoquer le déclic, de devenir un grand Senseï lui aussi.
Aujourd’hui réputé pour être l’un des Senseï les plus « physiques » du Honbu Dojo de Tokyo, Kosho Kanayama possède en effet une forme étonnante. Doté d’un très haut niveau technique, il est également un combattant redoutable, son surnom « The Machine » lui va donc à merveille.
Le Karaté est-il le secret de votre bonne santé ?
C’est un facteur essentiel de ma santé. Je m’entraîne pour être en bonne santé et, comme tout passionné, je souhaite pratiquer le Karaté le plus longtemps possible donc c’est un équilibre parfait.
Etre en bonne santé me permet de pratiquer le Karaté et faire du Karaté contribue à me maintenir en forme. Cependant, cela demande du sérieux et de l’application au quotidien dans la vie extérieure au Karaté.
Quel est votre rythme d’entraînement ?
Je suis réglé comme une horloge. Tous les matins, je me lève entre 6h et 7h et je fais 40-45 minutes de footing avant d’aller au dojo et ce, même le dimanche si je suis en forme. C’est important pour moi ce moment. Ensuite, du lundi au samedi, je m’entraîne 2 à 3 heures et je donne 2 à 3 heures de cours au Honbu dojo.
Je tiens ce rythme en étant en phase avec moi-même. Je me couche assez tôt, je ne bois pas d’alcool, je ne fume pas. Il n’y a pas de secret pour en arriver là. Il faut travailler et prendre soin de son corps.
Apprend-on toujours quand on est un grand Senseï ?
Le Karaté est un apprentissage continu. Mais là où j’apprends le plus, c’est lors des cours entre Senseï dirigés par Masao Kagawa. Il arrive toujours à nous apporter de nouveaux aspects techniques, des nouvelles méthodes… Kagawa Senseï est un véritable pionnier du Karaté.
« KIHON, KATA, KUMITE… UN KARATEKA NE DOIT PAS AVOIR DE PREFERENCE »
Avez-vous une préférence dans le Karaté ?
Un karatéka ne doit pas avoir de préférence. Le Kihon, le Kata et le Kumite font partie du triangle essentiel du karatéka. Sans l’un, le pratiquant se déséquilibre et nuit à sa pratique. Dans n’importe quelle situation, il faut donner tout son être dans sa pratique et ne pas réfléchir à nos préférences.
Quels sont vos objectifs pour la suite ?
Je n’ai qu’un souhait, être en bonne santé le plus longtemps possible. C’est ce qui permet d’être heureux et de m’épanouir dans ma vie. Ainsi, je peux poursuivre ma pratique du Karaté, profiter de mes proches et continuer de découvrir la vie et ses merveilles.
Comment s’organise et se développe la JKS au Japon ?
Elle se trouve dans la majorité du pays, mais il reste quelques préfectures où il faut la développer. C’est l’une de mes missions en tant que responsable de la JKS au Japon. Mais j’ai bon espoir de voir la JKS présente sur tout le territoire.
L’organisation démarre au Honbu Dojo à Tokyo. C’est dans les bureaux que nous gérons le développement de la JKS, que ce soit au niveau national ou international. Les stages, les compétitions… tout est centralisé au Honbu Dojo. Nous venons d’ailleurs de déménager dans une structure plus grande et plus moderne.
Vous avez consacré votre vie au Karaté. Avez-vous d’autres passions ?
Il est vrai que ma vie tourne autour du Karaté mais j’ai une fille de 7 ans avec qui je passe beaucoup de temps et c’est elle mon autre passion. J’essaye du mieux que je peux de partager énormément de temps avec elle et de vivre ses passions. Cela fait partie de mon équilibre de vie, et du sien par la même occasion.