Champion du monde en 2012 avec l’équipe du Japon Kata, 23e au ranking mondial, Koji Arimoto, 3e Dan, n’est pas seulement un compétiteur de talent, c’est aussi un grand Senseï en devenir.
A 26 ans, il est instructeur au Hombu Dojo de la JKS (Japan Karaté Shoto Fédération). Ses débuts en Karaté, ses rencontres avec Senseï Sugimori, 8e Dan, Shihan Kagawa, 8e Dan, sa brillante carrière sportive, son avenir… Koji Arimoto se découvre.

Par Fournier Florian


 

Il n’a pas encore trois ans quand Koji Arimoto foule les tatamis pour la première fois, dans un Dojo d’Okayama-shi, une ville du Sud du Japon, en bordure de la mer intérieure de Seto. Le Dojo est celui de Senseï Sugimori Kichinosuke, 9e Dan.
Reconnu par ses pairs comme étant un très grand Senseï, Sugimori a notamment remporté par deux fois le « All Japan » en Kata. En 1975, il développe l’école Shushukan, c’est-à-dire « ceux qui pratique l’excellence ».
C’est lui qui va transmettre la passion du Karaté à Koji Arimoto et le former jusqu’à ses 15 ans. L’élève part alors en sports-étude… Karaté au lycée d’Okayama Sanyo. C’est à cette période que Koji Arimoto rencontre Shohei Toyama, un autre instructeur JKS et membre de l’équipe japonaise en -60 kg.
A 17 ans, Koji remporte le « All Japan » avec son lycée. Il intègre ensuite l’Université de Teikyo où il commence à suivre les entraînements de Masao Kagawa (8e Dan JKF et 9e Dan JKS). Kagawa Shihan est le directeur de la commission technique de la WKF, membre du conseil exécutif de l’équipe japonaise, et directeur de la JKS et instructeur en chef de l’université de Teikyo.
A 20 ans, Koji Arimoto devient champion du monde par équipe sous les ordres de Masao Kagawa. Il enchaîne avec un nouveau titre au « All Japan ». Puis il décide d’intégrer la formation pour devenir instructeur JKS au Honbu Dojo de Tokyo. Aujourd’hui, il est toujours membre de l’équipe nationale du Japon en individuel (derrière Kiyuna, Shimbaba…) et en équipe où il est accompagné par les frères Moto (Kazumasa et Ryuji). Nous l’avons rencontré à l’occasion de sa venue en France, où il a animé plusieurs stages.

Comment et pourquoi as-tu rejoins la JKS ?

Après mes études à l’université, je voulais continuer dans le Karaté et enseigner. A cette époque, Kagawa Shihan m’a orienté vers la JKS en me disant que c’était le meilleur endroit pour exercer ma passion. Selon lui, j’étais fait pour enseigner au Honbu Dojo et même aux quatre coins du monde. Alors, un jour, je suis allé le voir et je lui ai dit que j’étais prêt à commencer la formation pour devenir instructeur.

Comment se déroule cette formation ?

Dans un cursus classique, elle dure deux ans. Mais pour moi, elle a duré trois ans. Au bout des deux premières années, Kagawa Shihan estimait que je n’étais pas encore tout à fait prêt à enseigner. J’ai alors travaillé plus dur pendant une année supplémentaire pour réussir mon examen d’instructeur. C’est une formation qui demande un niveau technique très élevé et une exigence hors du commun. Je me souviens que les premiers mois ont été très difficiles... Avec Shohei Toyama, on profitait du moindre moment de répit en dehors du Honbu Dojo pour dormir et récupérer de l’intensité des entraînements.

Quel est ton Sensei référence ?

Je dirais Sugimori Senseï. Kagawa Shihan est un grand Senseï, il m’a apporté et m’apporte énormément, mais Sugimori Senseï est et restera mon premier Senseï et mon modèle. Je l’ai connu très jeune et c’est un Senseï très fort techniquement et pédagogiquement. Il reste pour moi une inspiration au quotidien.

Un jour il m’a dit : « Si tu crois en moi, tu seras un champion ». Je pense que cette phrase m’a beaucoup marqué. Elle démontre un sens très important à la pratique du Karaté. Tous les élèves doivent avoir confiance en leur Senseï et inversement. Le Senseï doit avoir confiance en ses élèves. Cette notion emmènera les deux le plus loin possible.

Quand t’es-tu entraîné pour la dernière fois avec Sugimori Senseï ?

Il y a plus d’un an. Nous nous sommes vus, mais nous n’avons pas pu nous entraîner. Sugimori Senseï est âgé (87 ans) et sa santé ne lui permet plus de pouvoir s’entraîner. Mais c’est toujours enrichissant de pouvoir échanger avec lui.

Où donnes-tu des cours de Karaté ?

Maintenant que je suis dans l’équipe nationale du Japon en individuel et en équipe, je donne seulement des cours au Honbu Dojo de la JKS. Je passe le reste du temps à l’entraînement.