Deux semaines après l’Open de Paris, c’est à Guadalajara, dans la banlieue de Madrid, que vont se retrouver les karatékas de la planète. Antichambre des Premier League, les Séries A sont ouvertes à tous les karatékas. Affichant des chiffres complétement fous -1347 compétiteurs se sont inscrits !-, l’Open de Guadalajara vient à son tour de subir l’effet Tokyo 2020. Mais la quantité n’enlève rien à la qualité. Aghayev, Horuna, l’équipe japonaise, Erkan, Brose… Les champions sont aussi au rendez-vous.
 
Par Fournier Florian
 
Photo : K-Photos
 

 
Les Séries A n’ont pas l’aura des Premier League mais elles présentent un intérêt énorme pour beaucoup de karatékas. Ouvertes à tous, elles permettent de marquer des points en vue de rentrer dans les cinquante ou les cent premiers mondiaux et ainsi pouvoir prétendre participer aux Premier League. Autant dire que les 1347 karatékas seront affamés ce week-end.
 
Kumite : du lourd en -75 kg
 
C’est surtout chez les combattants masculins que les inscriptions ont explosé. Certaines catégories sont très chargées : 107 combattants en -60 kg, 168 en -67 kg, 127 en -75 kg, 115 en -84 kg et 81 en +84 kg. Dans les catégories les plus remplies, un finaliste aura passé, en temps effectif, plus de 20 minutes sur le tatami à combattre.
 
En -60 kg, il faudra compter sur les hommes en forme que sont le Brésilien Douglas Brose, vainqueur de l’Open de Paris, et le Français Johan Lopez, troisième de ce même Open.
 
Pour les -67 kg, l’extraterrestre Steven Da Costa étant absent, comme ses principaux rivaux habituels, la catégorie est totalement ouverte. Tout comme en -84 kg où les favoris ont préféré se préserver pour la Premier League de Dubaï (16-18 février),
 
Contrairement à ces dernières, les -75 kg sont quasiment tous au rendez-vous. Rafaël Aghayev, finaliste de l’Open de Paris, le Turc Erman Eltemur, l’Allemand Noah Bitsch, l’Ukrainien Stanislav Horuna, le Japonais Ken Nishimura (vainqueur de l’Open de Paris 2018), ils sont tous venus se donner la réplique.
Chez les poids lourds, Enes Erkan, le double champion du monde turc (2012, 2014) et vice-champion d’Europe, aura à cœur de se rattraper de sa contre-performance de l’Open de Paris, où il a été éliminé dès le 1er tour par l’Iranien Heydari.
 
Dans le tableau féminin, toutes les catégories font amende honorable avec une moyenne de 64 participantes, la limite autorisée en Premier League, sauf les -55 kg et -61 kg où 86 et 88 combattantes en découdront.
 
Au niveau de la qualité du plateau, la diversité de niveau sera sans aucun doute plus importante que lors de l’Open de Paris. Malgré tout, nous retrouverons plusieurs têtes d’affiche.
 
Chez les -50 kg, la Japonaise Miho Miyahara, en l’absence d’Alexandra Recchia, se positionne en grande favorite.
 
En -55 kg, Anzhelika Terliuga l’Ukrainienne numéro 1 mondiale, voudra renouer avec la victoire. Surprise de l’Open de Paris, Sabrina Ouihaddadène voudra confirmer sa belle deuxième place parisienne.
 
Pour les -61 kg et les -68 kg, les favorites restant à la maison, la porte est ouverte à celles qui voudront la prendre.
 
Enfin chez les +68 kg, Nastumi Kawamura la Japonaise sera la seule tête d’affiche présente. La championne du monde U21 2016 et vainqueur de l’Open de Paris 2017 a la faveur des pronostics.
 
Du kata en veux-tu, en voilà !
 
215 concurrents chez les hommes, 156 concurrentes chez les femmes, la compétition kata va ressembler à un véritable pèlerinage pour les deux finalistes. Pour ces messieurs, il faudra compter environ 8 katas pour s’adjuger le titre. Pour les femmes ce sera environ 7 katas.
 
Si cette performance va demander un effort physique assez intense, plus que d’effectuer une longue liste de katas, c’est l’attente entre les tours que vont devoir gérer les karatékas. La compétition va donc être longue physiquement et mentalement. De quoi, peut être créer quelques surprises.
 
Du côté des favoris, chez les femmes comme chez les hommes, nous allons retrouver l’armada japonaise qui risque de truster toutes les places du podium et même les accessits.
 
Pour contrer la double championne du monde Kiyou Shimizu, Emiri Iwamoto (2e à l’Open de Paris 2018) ou Hikaru Ono (vainqueur de l’Open de Paris 2017), il n’y aura bien que les deux Espagnoles, Sandra Sanchez, la numéro 1 mondial ou Lidia Rodriguez, récente championne d’Europe et championne du monde U21.
 
Côté tricolore, Jessica Hugues et Louise Frieh tenteront de se frayer le plus long chemin qu’il soit. La première compte continuer son ascension au ranking en remportant un maximum de victoires. La seconde sera là pour acquérir de l’expérience nécessaire pour sa jeune carrière.
 
Chez les hommes, la mission sera encore plus compliquée pour barrer la route des Japonais. Avec la présence d’Issei Shimbaba (2e de l’Open de Paris 2018), Kinjo Arata et Takuya Uemura (champion du monde équipe 2016), Koji Arimoto (champion du monde équipe 2012) et les grands espoirs du kata nippon, Kazumasa Moto, Yuhei Horiba et Chikashi Hayashida, la concurrence risque d’être étouffée.
 
Cependant, sur ses terres, le numéro 1 mondial Damian Quintero aura à cœur de briller. En forme lors de l’Open de Paris, le Turc Ali Sofuoglu sera aussi à surveiller.
Comme chez les femmes, la France n’a envoyé que deux représentants. Micky Mrozek (Champion d’Europe junior 2017) et Sorey Morassi seront là pour acquérir un maximum d’expérience et commencer à se faire connaître un peu plus sur la scène internationale.