Les Championnats du monde, c’est un peu chez lui. A Madrid (6-11 novembre), il va disputer ses… 12e Mondiaux ! Les premiers, c’était en 1998, il y a tout juste 20 ans. A l’époque, il n’était pas l’un des favoris pour le podium. En 2018, il l’est encore et toujours. Et pour cause… En Espagne, Antonio Diaz va tenter de remporter sa… 9e médaille d’affilée ! Champion du monde en 2010 et 2012, 3e en 2014 et 2016, le Vénézuélien est prêt. Il nous parle de ses entraînements au Japon avec Abe et Usami, analyse l’évolution du Kata et l’assure : ce sont ses derniers !...

Par Florian Fournier / Photos : Kphotos


 

Comment s'est passé ta préparation ?

J'ai essayé de faire la meilleure préparation possible pour ces Championnats du monde. Cela n'a pas été facile. J'ai dû participer à plus de compétitions pour parfaire ma forme. J'ai aussi incorporé de nouvelles stratégies et accordé plus d'attention à l'équilibre entre l'entraînement technique et l'entraînement physique.

Quel bilan fais-tu de tes K1 ?

Ces premières compétitions ont été difficiles et j'ai fait de mon mieux. Mais je ne suis pas totalement satisfait des résultats et de mes performances, même si j'ai réussi à obtenir quelques points importants. Je pense que je dois apporter quelques améliorations. La période de qualification pour les Jeux olympiques est longue et difficile, donc mon objectif est de m'améliorer à chaque tournoi et d'être cohérent dans mes performances.

Parle nous de ton séjour au Japon après le K1 de Tokyo ?

Je suis resté au Japon une semaine et demie et j'ai eu la chance de visiter la tombe de Inoue sensei et de m'entraîner au Hombu dojo Inoue-ha avec Sensei Okamura et Rika Usami. Après cela, j'ai rendu visite à Sensei Yukimitsu Hasegawa, multiple champion du monde de kata par équipe, que j'ai affronté plusieurs fois à l'Open de Paris. Puis je me suis aussi entraîné avec le champion du monde Ryoki Abe (1998). Ce fut une belle expérience car, après la mort de mon Senseï en 2015, j'avais besoin d'aide pour mes entraînements techniques. Il s'agissait donc d'une première approche pour d'autres visites au Japon l'année prochaine.

Qu'attends-tu de ces championnats du monde ? La victoire ? Prendre le plus de points possibles pour la qualification olympique ?

Ces Championnats du monde sont très importants pour moi, non seulement parce qu'ils comptent pour la qualification olympique mais aussi parce que ce sont mes derniers. Avec Madrid, j'aurais participé à 12 éditions en obtenant une 8e place en 1998, une 5e en 2000 et 8 médailles consécutives ensuite (3e en 2002, 2004 et 2006, 2e en 2008, 1er en 2010 et 2012, 3e en 2014 et 2016). Donc, mes attentes pour ces championnats sont bien sûr d'être une fois de plus sur le podium, mais l'essentiel sera de profiter au maximum de ce tournoi.

Comment trouves-tu le niveau aujourd'hui ? Meilleur qu'avant ? Plus physique ? Moins technique ?

Le niveau des compétiteurs augmente, le fait que le karaté soit maintenant un sport olympique fait que certains pays investissent davantage dans la préparation des athlètes et dans le kata. Nous avons maintenant beaucoup de bons athlètes japonais dans les épreuves de Premier League.

Aujourd'hui, le physique prend beaucoup plus de place dans l'évaluation, surtout la vitesse. La compétition a beaucoup changé. Désormais, c'est très difficile de rester en pleine forme toute l'année. Nous avons 10 tournois par an et tous les athlètes essaient de passer le plus de tours possibles donc ils envoient leur meilleur kata d'entrée. Une situation qui nous oblige, les 8 premiers du classement, à choisir les bons katas de suite. Il n'y a plus de petit tour ou de tour de chauffe dorénavant.