C’est le papa de la caté ! Celui qui inspire le respect. Champion du monde en 2010 et 2014 (3e en 2008, 2e en 2012), quadruple vainqueur des Panam’s, le Brésilien Douglas Brose (-60 kg), c’est 4 podiums en 5 compétitions en 2018, avant son… opération du genou en mai. 5 mois de galère, de rééduc’ forcenée pour revenir à temps, pour les Championnats du monde de Madrid (6-11 novembre).
5 mois après, il effectuait sa rentrée, au K1 de Tokyo (12-14 octobre). ½ finale ! Rencontre et découverte d’un champion qui ne jure que par la victoire…
Par Ludovic Mauchien / Photos : K-Photos
Douglas Brose, c’est un monument ! Il est apparu sur la scène internationale en 2006. De ses 1ers Mondiaux à Tampere, il va vite apprendre. Aux suivants, en 2008, il remporte la 1ère de ses 4 médailles mondiales d’affilée. Elle est en bronze. En 2009, il gagne les Jeux Mondiaux (il sera 2e en 2013). En 2010, il est sacré une 1ère fois champion du monde à Belgrade. 2e en 2012 à Bercy, il s’octroie les World Combat Games en 2013 à St-Pétersbourg.
Il enchaîne ensuite 4 titres de champion panaméricain de 2014 à 2017, après 3 bronzes en 2007, 2011 et 2013. En 2014, il obtient son 2e titre de champion du monde. Sur le circuit Karate 1, il comptabilise 12 podiums dont 4 victoires. Rien qu’en 2018, il a obtenu 4 podiums, dont 1 victoire (Guadalajara).
Stoppé par une blessure au genou suivie d’une opération en mai dernier, Douglas Brose revient à point nommé pour les Championnats du monde de Madrid (6-11 novembre). 5e à Tokyo où il a battu l’Italien Crescenzo (1-0) avant de se faire piéger en ½ finale par le Turc Samdan (4-0), puis par l’Italien Pampaloni (1-1) en repêchages, il a montré, qu’à 32 ans, il était toujours présent, toujours vaillant.
Prêt pour les Championnats du monde ? Quelle est ton ambition ?
Oh oui, je suis prêt !!! Mon objectif est bien sûr d’être champion du monde pour la 3e fois. Je pense et je vois toujours plus grand.
Comment te sens-tu suite à ta blessure au genou (opération des ligaments) ?
Je me sens très bien ! J’ai vécu des mois très difficiles après ma blessure il y a 5 mois. Mais désormais, ça va. Je me suis concentré sur ma rééducation tout l'été.
Comment as-tu trouvé tes sensations au K1 de Tokyo ?
C’était une bonne préparation pour moi. C’était ma première compétition depuis presque 5 mois. J’ai pu voir de bonnes et aussi de mauvaises choses que je vais corriger d’ici les Mondiaux.
« 4 SEANCES PHYSIQUES, 8 TECHNIQUES, 1 MENTAL PAR SEMAINE »
Quelle est ton programme la semaine qui précède les Championnats du monde ?
Je suis très concentré sur mon entraînement technique et j'étudie mes adversaires.
A quoi ressemble une de tes semaines d’entraînement ?
En général, j’effectue 2 entraînements par jour, 5 ou 6 jours par semaine. Cela représente autour de 4 séances physiques et 8 séances techniques, plus un entraînement mental.
Tu es diplômé en préparation physique. Représente-t-elle une partie importante ?
Surtout l’entraînement consacré à l’amélioration de la vitesse.
Qu’aimes-tu particulièrement dans le Karaté ?
J’aime le combat de compétition, la manière avec laquelle on peut battre son adversaire, sans le mettre KO.
Tu t’es classé 3e à Rotterdam et à Rabat, et 2e à Paris avant ta blessure. Selon toi, que t’a-t-il manqué pour gagner ?
Peut-être quelques détails dans ma stratégie. Mais lors de mes 5 dernières compétitions de la WKF - K1 et Série A - avant ma blessure, j'ai réalisé 4 podiums. C'est très important.
« TOKYO 2020 ?… MOI SUR LE PODIUM »
Quel est ton adversaire le plus dangereux ? Toi-même ?
Oui, tous mes adversaires sont très forts mais le plus compliqué, c’est moi-même.
Si le Karaté n'est pas devenu olympique, aurais-tu continué la compétition ?
Je ne sais pas. Mon objectif désormais, ce sont les Jeux Olympiques. C’est ma grande motivation aujourd’hui !!! C’est dans les JO que je trouve ma motivation.
Si je te dis Tokyo 2020, que te vient-il à l'esprit ?
Moi sur le podium.
Qui sont tes modèles, tes champions préférés ?
Je ne voudrais pas paraître arrogant mais mon modèle, c’est moi quand je ne fais aucune erreur.
Que représente le Machida Karaté pour toi ? Connais-tu la famille, ou Lyoto ?
Ils apportent une belle contribution au Karaté brésilien. Je connais Lyoto et son frère. J’ai rencontré leur père, mais c’était il y a longtemps.
« LES MACHIDA, UNE BELLE CONTRIBUTION AU KARATE BRESILIEN »
Si tu avais un conseil à donner à un adolescent qui rêve de devenir champion, quel serait-il ?
Reste sur la bonne voie, reste concentré, sois discipliné, intelligent et n’attend personne. Court seul après tes rêves si personne ne veut courir avec toi. Court seul et tu trouveras des gens qui voudront courir avec toi.
Qu’aimes-tu faire en dehors du Karaté ?
J’aime voyager et pratiquer d’autres sports. Mais, lors des 10 dernières années de ma vie, je n’ai fait que du Karaté. En dehors du Karaté, je fais du… Karaté (il rit).
Es-tu fan de foot ? Quelle équipe supportes-tu ?
Non, je ne suis pas trop fan. Mon équipe préférée est le Brésil. C’est même la seule pour laquelle j’arrête mes activités pour regarder.
Que peut-on te souhaiter ?
La santé.