Depuis le 21 février 2019, la sinistrose s’est installée dans les travées du Karaté. Avant même de faire la fête, tout le monde a la gueule de bois. Les Karatékas verront Tokyo et mourront. Paris, c’est fini.

Mais est-ce définitivement acté ? Les espoirs de voir les JO 2024 se sont-ils totalement envolés ? La raison pousserait à dire oui. Le cœur, qui a pour le coup ses… raisons, pousse à penser que les JO 2024, ce n’est pas encore de l’histoire.

Entre action et résignation, l’espace demeure pour une rédemption. Ce sera un chemin de croix, semé d’épines acérées, où l’union sacrée n’est pas un choix mais une obligation. Mais les voies de l’espoir demeurent ouvertes.

Les faits, les exemples du Judo et du Taekwondo, les interviews des dirigeants de la FFKaraté, Francis Didier et Dominique Charré… Actions menées et raisons d’espérer, ou non…

Par Ludovic Mauchien

Photo : LM / Kphotos


En France, comme à l’international, c’était l’évidence. Et tout le monde a eu la naïveté de croire à l’évidence qui, finalement, n’en était pas une. Après le baptême olympique à Tokyo en 2020, impossible d’imaginer que le Karaté ne soit pas présent aux JO 2024, qui se déroule à Paris qui plus est ? Car, en France, le Karaté, ce n’est pas de la roupie de sansonnet. Comment croire que la 12e fédération sportive unisport de France (sur plus de 100), ses 253 000 licenciés en 2018 (moins de 200 000 en Karaté) et ses 5000 clubs, soit hors jeu ?

Pourtant, le 21 février 2019, le Comité d’organisation des JO (COJO) de Paris 2024 propose 4 sports additionnels, l’escalade, le surf et le skateboard, présents pour la 1ère fois à Tokyo, et le Breakdance. Le baseball et le Karaté ne sont pas retenus, ainsi qu’une vingtaine d’autres sports. En mars, la commission exécutive du CIO donne sa recommandation favorable. Le 25 juin 2019, la session du CIO entérine ce choix. Le contraire aurait été surprenant. Officiellement, c’est plié.

A- Les raisons d’espérer

Raison n°1

Dans l’agenda olympique, le président du CIO, Thomas Bach, a toujours donné la date de décembre 2020 pour l’officialisation du nombre d’athlètes et de disciplines présents à Paris. Pour l’édition 2020, le COJO de Tokyo a proposé 2 sports, le baseball et le Karaté (les 2 qui ont sauté pour Paris 2024). Le choix a été entériné. Cela n’a pas empêché le président du CIO de rajouter ultérieurement 3 autres sports. On peut donc imaginer que rien n’empêcherait Thomas Bach de le refaire. Bref, l’heure de vérité pour les optimistes, c’est décembre 2020, voire même au-delà. Le programme définitif pour Tokyo 2020 a été officialisé juste avant l’été, soit un an avant les Jeux. D’ici là, l’heure est à la mobilisation et à l’action.

Oui mais…

Pourquoi Thomas Bach changerait-il d’avis au point de se mobiliser pour le Karaté et défendre sa présence à Paris ? Pourquoi irait-il à l’encontre du COJO de Paris 2024 ? C’est bien le hic ! Pour l’heure, aucune raison à l’horizon. Et il n’y a aucune raison objective, ni possibilité juridique, pour que le COJO ne revienne en arrière. Donc… Il faut mobiliser ! Seule et unique possibilité d’espérer : le lobbying politique, diplomatique et populaire.

Mais pour qu’il soit efficace et qu’il atteigne son objectif final, l’inclusion du Karaté en 2024, encore faut-il connaître les raisons de son exclusion. C’est le bat qui blesse le plus le monde du Karaté (avec le calendrier choisi). C’est aussi la raison pour laquelle personne n’a vu venir l’impensable.

« Quelques semaines avant l’annonce, les membres du COJO nous rassuraient sur notre dossier », rappelle Dominique Charré, le DTN de la FFKaraté. « On remplissait tous les objectifs dans le concept des Jeux. On cochait toutes les cases ».

Visiblement, elles ne l’étaient pas toutes… Pour motiver le CIO, en remplir quelques unes serait le bienvenu. Il faut d’abord les identifier et, pour ce faire, il va falloir se poser les bonnes questions et vouloir y répondre. Pour recevoir, il faut savoir donner…

Raison n°2

Il est parfois difficile d’expliquer l’inexplicable, d’être cartésien quand le surréalisme (en réaction au traditionalisme) a pris la lumière. Expliquer concrètement l’exclusion du Karaté des JO 2024 pourrait revenir à délivrer des raisonnements abstraits, au moins sur le fond.

Et c’est aussi ce qui fait la crédibilité de sa requête, la force de son action. Comment un sport comme le Karaté, universellement connu, mondialement pratiqué, n’est-il pas olympique ? D’ailleurs, la majorité des non-initiés étaient persuadés que le Karaté est olympique depuis très longtemps. S’il existe des explications concrètes (voir plus loin), elles sont surtout politiques mais ne concerne pas la pratique sportive en soi.

L’absence d’explications officielles est l’un des points qui interpelle le plus les élus, qui ne semblent guère comprendre la logique de ce choix. Ceux-ci se montrent aussi émus pour les athlètes. Pour eux, quoiqu’il arrive, la fête aura forcément un goût acide puisque Tokyo sera la 1ère et la dernière. Une pression supplémentaire à gérer dont ils se seraient bien passés et qui peut aussi nuire au Karaté, au spectacle proposé.

Enfin, le Karaté aux Jeux, « ce n’est que » 80 athlètes et un équipement limité qui ne nécessite aucun investissement. Bref, pas de quoi révolutionner la fête olympique centenaire. Il y aurait donc techniquement moyen d’inclure le Karaté aux Jeux.

Oui mais…

Pour les non-initiés aux sports de combat, dont la majorité pense que le Karaté est olympique depuis longtemps, le Taekwondo, c’est du kif-kif, pour ne pas dire la même chose. Et il est déjà en place, comme de nombreux sports de combat (judo, boxe, escrime, lutte). Le CIO, composé de nombre de non-initiés, estime que le nombre de sports de combat est suffisant, à l’instar des sports de raquette (tennis, ping-pong, badminton) qui barrent la route au squash.

Par ailleurs, Thomas Bach affiche depuis ses débuts une volonté de rafraîchir et rajeunir le Mastodonte. Pour Tokyo, en plus de la proposition du COJO, il a rajouté 3 sports : l’escalade, le surf et le skateboard. Leur point commun ? Des réseaux sociaux en fusion, un succès florissant aux X-Games et aux Jeux olympiques de la Jeunesse (JOJ), des stars identifiées, un public (très) jeune.

Octobre 2018, 5e édition des JOJ à Buenos Aires. Thomas Bach retrouve l’allant de ses 20 ans en visitant la compétition de Breakdance, découvrant une ambiance survoltée (Ndlr : il faut dire que la musique, ça aide à créer une ambiance). Il est charmé ! Ce sera moins le cas avec le Karaté, qui propose un tournoi moyen. Il ne marque pas des points. A quelques mois de l’annonce des sports additionnels par le COJO, cela tombe mal. Cela s’avérera certainement fatal.

Raison n°3

  1. Palais omnisports de Paris-Bercy. 21e Championnats du monde de Karaté. Une fête populaire comme le Karaté (et beaucoup de sports) n’en ont jamais connu. 10 à 15 000 spectateurs par jour, une ambiance joviale, un public de passionnés, des exploits sportifs… Le sport tel qu’on l’aime.

Mai 2020. Accor hôtels Arena (ex-Bercy). Tournoi de Qualification Olympique. Eh oui, l’ultime chance de disputer les JO de Tokyo se jouera en France. Pas de chance ! La FFKaraté a montré qu’elle savait organiser, les Karatékas ont montré qu’ils savaient se mobiliser. Un succès populaire du TQO, ce qui est une probabilité tout-à-fait envisageable à ce jour, ne ferait que renforcer la crédibilité du Karaté, a fortiori en France.

Oui mais…

Succès ou pas, cela ne règlera pas le problème de fond, qui est de changer le regard que Thomas Bach porte sur le Karaté. Mais cela peut y contribuer.

Raison n°4

L’équipe de France a été toujours au firmament du Karaté international. Il est légitimement en position d’espérer des médailles à Tokyo. Et un sport qui gagne, cela ne se met pas sur le carreau. C’est l’un des atouts qui pourraient jouer en faveur d’une mobilisation plus ample pour le Karaté.

« Pour nous, à Tokyo, l’objectif est clairement d’avoir des médailles ! », assure le président de la FFKaraté, Francis Didier. « C’est une des facettes qui nous donnera raison. La presse s’en emparera peut-être en disant au COJO : « vous n’avez pas pris le Karaté alors qu’ils ont fait des médailles ? ! C’est incompréhensible ! ». Le boomerang risque de revenir par là ».

B- Les actions menées

Depuis février, les rencontres se sont multipliées. Francis Didier et Dominique Charré ont notamment été auditionnés à l’Assemblée nationale par le groupe de travail sur les JO 2024 en mai dernier (1). Avec Antonio Espinos, ils ont aussi rencontré la Ministre des sports. Des actions ont par ailleurs été lancées.

En France

En France, la mobilisation s’est organisée. 1ère action lancée dès mars aux Championnats d’Europe, « Belt of Hope », la « ceinture de l’espoir ». Le concept proposé par Publicis Sport ? L’envoyer aux Elus de la République, aux ambassadeurs, aux Ministres des sports de pays étrangers… La distribuer au maximum à l’international, bref, informer, questionner, provoquer un déclic, enclencher un appui, développer des rencontres…

« Début septembre (2019), on a distribué la ceinture à tous les parlementaires », explique Dominique Charré, le Directeur technique nationale (DTN) de la FFKaraté. « Presque 1000 députés et sénateurs l’ont reçu ou vont la recevoir. Nous sommes notamment passés par les présidents des comités départementaux. Le 3 septembre, 58 parlementaires s’étaient affichés sur les réseaux sociaux avec la ceinture, les hashtags « Belt of Hope » et « Karaté 2024 ». Ils signalent par là-même qu’ils soutiennent le Karaté dans sa recherche de modification du programme des Jeux de Paris 2024, ainsi que sa recherche d’éléments d’explication du rejet du Karaté.

On va solliciter d’autres institutions. On a déjà été reçu à l’Assemblée Nationale par la commission sports avec le président (Francis Didier), on a été reçu à l’assemblée des Maires de France. On a encore d’autres contacts.

Quel est le but ? Tenir en éveil tous les responsables français, les élus, les institutionnels. Ce sont des politiques et, finalement, le rejet du Karaté, c’est aussi, d’une certaine façon, le rejet d’un très grand nombre de territoires dans lequel il y a du Karaté.

D’une certaine façon, nous sommes très, très implantés dans tous les territoires. Aujourd’hui, il n’y a pas un Maire d’une commune de 5000 habitants qui ne connait pas les Karatékas, puisqu’il a déjà été amené à remettre des médailles, à visiter des compétitions ou des assemblées.

A peu près toutes les villes ont ce point commun : leurs jeunes sportifs qui auraient pu représenter leur territoire, y croire et en rêver, eh bien, ils sont exclus de ça ! ».

A l’international

1er dommage collatéral immédiat de la décision du COJO et du CIO : le Karaté français. Les regards ont changé à son égard depuis la date fatidique. Et les regards, dans une compétition, ce sont surtout les arbitres… Côté politique, l’aura tricolore a aussi perdu de sa brillance, certains incombant la responsabilité de l’échec de 2024 à la fédération française.

Le temps n’est pourtant pas au règlement de comptes à OK fédéral, l’heure est à l’action. Le changement, ce n’est pas pour maintenant, sauf que demain, c’est aujourd’hui pour voir le Karaté à Paris. Bref, le Karaté n’a pas de temps à perdre s’il veut encore espérer exister aux JO.

Côté lobbying, l’action ne se limite pas au territoire national. La FFKaraté a suggéré l’idée de s’adresser en priorité aux pays africains, par le biais du sport mais surtout de la diplomatie. « Dans le choix des sports additionnels, l’Afrique est mise de côté », relève Dominique Charré. « Avec le Karaté, elle aurait pu avoir des représentants. Je l’ai fait remarquer au président Espinos, car, ça, cela relève de la Fédération internationale. Cela peut prendre plusieurs formes : des contacts entre des Ministres africains et le Quai d’Orsay, des visites chez les Ambassadeurs… Je pense, effectivement, qu’il y a des actions qui peuvent être entreprises et qui peuvent signaler à un membre du Gouvernement qui n’est pas le Ministre des sports mais le Ministre des Affaires Etrangères que beaucoup de pays sont insatisfaits de la décision ! ». Plusieurs présidents de fédération nationale sont prêts à agir dans ce sens.

A la WKF, on préfère rester discret. L’approche du président de la Fédération internationale, Antonio Espinos ? La prudence. La position officielle de la WKF est de ne pas s’exprimer jusqu’aux JO de Tokyo pour ne pas prendre de risque.

C- Et le Taekwondo, « pourquoi il est olympique, lui ? »

Mai 2019. Manchester Arena. Championnats du monde de Taekwondo. La dernière fois que j’avais couvert une compétition de ce niveau, la fédération internationale s’appelait encore WTF, pas pour « What the Fuck », et c’est justement la raison pour laquelle, après plus de 4 décennies, ils ont décidé de s’appeler WT, pour World Taekwondo.

Personne n’est parfait mais eux sont olympiques. L’une des particularités du Taekwondo est de constamment évoluer, changer, pour (mieux) plaire aux desiderata du CIO. Mais, pas seulement. La WT et son président est ouverte au changement, à l’évolution.

Plus qu’une compétition, c’est un show qui est proposé, comme lors des Grand-Prix, les Karate 1 du Taekwondo. Parfois, comme en Chine, les combattants entrent dans l’arène en déboulant d’un casque de… Taekwondo confectionné à taille humaine, avec la lumière qui fait le reste.

Le sport ressemble de moins en moins à l’art martial et il est de plus en plus difficile de trouver un semblant du concept d’efficacité dans les techniques. Le sport de combat n’est-il pas une forme de l’art martial ? « Le Karaté est peut-être encore martial mais, nous, nous sommes olympiques », me répond un haut dirigeant de la WT. Un choix totalement assumé et revendiqué.

Thomas Bach veut rajeunir les Jeux olympiques ? Les ados sont tous scotchés sur les écrans ? Pas de problème. Les instances dirigeantes du Taekwondo ont la solution, ont une vision. Le règlement va évoluer dans ce sens. Désormais, seul le toucher suffit pour scorer, la défense est sanctionnée, seule l’attaque compte, d’où résultent des scores élevés. Chaque action est ponctuée d’une petite sonnerie. On se croirait dans un jeu électronique ! Ou au Madison Square Garden. C’est la NBA des sports pieds-poings ! Vision pleinement assumée.

En 2000, les KO de Pascal Gentil ont secoué les instances du CIO. Le KO a disparu. En 2020, le Taekwondo fait son show. La WT investit beaucoup dans le décorum. Le cahier des charges est imposé et obligatoirement respecté. L’électronique (plastrons, casques, mains, pieds) et la vidéo sont des outils prioritaires. La dernière idée en date, annoncée mi-septembre par Chungwon Choue, le président de la WT ? L’introduction de caméras 4D aux JO de Tokyo pour offrir des ralentis à 360° des actions ! Car, au Taekwondo, quand les arbitres visionnent les vidéos (avec 3 ou 4 angles différents), tout le monde les regarde aussi sur écran géant.

Les arbitres justement. Depuis une dizaine d’années, ils subissent des tests d’aptitude physique. Le principe ? Le haut niveau requiert du haut niveau. Cela a logiquement considérablement rajeuni le corps arbitral et modifié l’état d’esprit. Plus de Senseï, que des Sempaï au service du sport et de la performance des champions.

Le Taekwondo a été très loin dans sa réflexion et ses modifications. Le Karaté doit-il aller aussi loin ? Le monde du Karaté a-t-il envie de changer à ce point ? N’est-ce pas désormais la voie à suivre pour ne pas rester dans son coin ?... A tort ou à raison. D’autant plus qu’on ne sait si c’est bénéfique pour la pratique sur le long terme.

D- Le Judo, olympique depuis 1964

Tokyo, Nippon Budokan, août 2019, Championnats du monde de Judo. Une semaine avant le K1 de Tokyo, se déroulaient les Mondiaux de Judo, sport olympique depuis 1964 et les Jeux de… Tokyo. On y était aussi (aux Mondiaux, pas en 1964).

Depuis 2007 et l’élection de Marius Vizer à la présidence internationale, la forme des compétitions a grandement évolué, les sponsors se sont développés. Le CIO veut féminiser la pratique sportive ? Pas de problème. Un « Updating » et tout repart. L’IJF crée le tournoi par équipe mixte. 5 combattants (+2 remplaçants), 2 femmes, 3 hommes. La formule est testée depuis les Championnats du monde 2017. Elle sera présentée aux JO de Tokyo.

Aux Mondiaux, le format est rythmé comme du papier à musique. 2 catégories par jour, une féminine, une masculine, étalé sur 7 jours (+ une consacrée au tournoi par équipe).

La compétition commence à 9h ou 10h le matin par les éliminatoires. ½ finales et repêchages sont disputés avant le break de 2h en fin de journée. Le spectacle monte crescendo. Les 2 finales et les 4 combats pour le bronze se déroulent à partir de 19h. Le show final dure environ 1h30.

La distribution quotidienne de médailles permet à chaque histoire d’avoir un début et une fin, un scénario propice à la médiatisation. Les athlètes ont également l’obligation de s’arrêter en zone mixte, passage de toute façon obligatoire pour retourner en salle d’échauffement. Bref, une organisation pensée pour la communication et la médiatisation avec, à la clé, des droits TV abordables. Résultat ? Des diffusions régulières sur une chaîne TNT, L’Equipe TV.

E-Le Karaté : trop jeune pour les vieux, trop vieux pour les jeunes ?

La vie se résume à des opportunités, le succès à les saisir, ce que l’on appelle communément « LA » chance, « saisir sa chance ». Pour moult raisons, le Karaté n’a jamais su le faire. Ce qui en fait sa richesse - cette multiplicité d’approches et de styles-, a aussi causé sa perte olympique. Dès les années 80, les dissensions internationales et fédérales sur fond de conflit tradition-évolution ont laissé passer le train. Pas le taekwondo, le cousin germain, le frère ennemi.

Conglomérat moderne des 9 écoles traditionnelles réunies (de force) par un général, il est sport de démonstration en 1988 à Séoul, sur demande du COJO coréen et du vice-président du CIO, le président de la fédération internationale de Taekwondo, emprisonné depuis. Bis repetita à Barcelone en 1992.

Le Taekwondo intègre la famille des 28 (sports olympiques) aux JO de Sydney en 2000. Le Karaté doit désormais courir plus vite, plus haut, plus fort pour rattraper le wagon. Ce sera le combat de la génération des 90’s.

Dans les années 2000, jamais le Karaté n’aura été aussi proche de s’assurer une longue vie olympique. En 2005 à Singapour, comme en 2009 à Copenhague, il devait intégrer « la famille », celle des 28, pas devenir sport de démonstration ou additionnel, mais rentrer dans « la famille ». Il lui a manqué… une voix ! Encore trop écartelé, certainement pas assez mûr, le Karaté a laissé passer sa chance.

Elle s’est certes représentée, mais différemment. Dorénavant, un sport est proposé par la ville hôte, sans passer par la case départ : intégrer « la famille ». C’est ce qui se produit pour le Karaté à Tokyo. Même sa présence à Paris 2024 ne lui garantirait pas de pérennité aux Jeux.

Hier trop jeune pour être avec les vieux, aujourd’hui trop vieux pour être avec les jeunes, finalement, le Karaté(-Do) ne parvient pas à trouver sa voie dans l’olympisme. Un signe ?...

A venir :

Francis Didier : « Rien ne s’arrête ! »

Dominique Charré : « Nos interrogations sont partagées par les élus »

(1)

http://videos.assemblee-nationale.fr/video.7629410_5cdc1fbcf14b4.groupe-de-travail--jeux-olympiques-et-paralympiques-de-paris-en-2024---audition-des-representants-15-mai-2019