Il existe de nombreuses méthodes de fitness et de remise en forme adaptées aux sports pieds-poings et, notamment, au Karaté. En Belgique, c’est le Turbo Kick Power qui a le vent en poupe. Son fondateur, Jeannot Mulolo, 4e Dan JKA, a été médaillé à l’international en WKF et en JKA. Il nous présente le TKP.
Par Ludovic Mauchien / Photos : DR
Formé à l’école traditionnelle de la JKA, Jeannot Mulolo, 52 ans, a été international de Karaté pendant la décennie 1990. Vice-champion du monde à Philadelphie en 1994 (1) puis par équipe en 2000, il a également participé aux Championnats du monde WKF à Rio en 1998, année où il a fini 3e de l’Open de Paris (+78 kg). A cette époque, il voyage régulièrement aux Etats-Unis. Le Turbo Kick Power est en gestation…
Quelle est la genèse du Turbo Kick Power ?
J’ai découvert le Taibo de Willy Blanks à travers des vidéos et je me disais que c’était pour les femmes. Mais j’étais curieux de voir comment cela se déroulait réellement et je suis allé à Los Angeles.
J’ai été impressionné par la qualité et l’énergie que ces gens dégageaient dans les cours. Il n’y avait pas que des femmes mais aussi des boxeurs mexicains qui s’entraînaient. C’était super ! J’ai ensuite suivi une formation de fitness à Lausanne. J’ai aussi étudié l’accompagnement psychologique du sportif qui m’a permis de cerner le côté bien-être. Et j’ai voulu trouver une synthèse de mes connaissances en Karaté et en aérobie.
Pourquoi pratiquer le Turbo Kick Power ?
C’est un très bon complément à un sport pieds-poings, car on travaille la coordination, la souplesse, l’endurance… Et il y a beaucoup de créativité. Je peux prendre des mouvements d’un Kata et en faire une chorégraphie très rythmique. C’est une approche très ludique que l’on adapte par rapport aux élèves.
Mais les techniques diffèrent de celles utilisées dans les arts martiaux. Il n’y a que des mouvements souples. Il n’y pas d’impact. Dans les coups que l’on donne, on doit freiner de telle manière que c’est le muscle qui travaille.
En quoi peut-il être utile à un Karatéka ?
On utilise les techniques de Karaté pour travailler tous les muscles spécifiques utiles au Karaté. L’origine des mouvements, c’est les Arts Martiaux. Dans un cours, on peut être amené à faire pendant 4-5 minutes des Yoko ou des Mawashi. On est dans la répétition. Chaque fois que l’on travaille, on imagine l’adversaire. Nos coups de pied de base sont le Maegeri, le Yoko, le Mawashi et le Ushiro geri. Derrière chaque coup de pied, on a un travail musculaire très spécifique.
Par exemple ?
Dans la contraction-décontraction, on travaille les muscles antagonistes et agonistes. Avec le Maegeri, on travaille tout ce qui est quadriceps et ischio-jambiers. Avec le Ushiro et le Yoko, on travaille le fessier. On a aussi des blocages que l’on trouve dans les Katas. En faisant Age Uke, on va travailler les deltoïdes ; avec Soto Uke, on travaille les pectoraux et les dorsaux. C’est un travail très complet, à gauche ou à droite, membres inférieurs ou supérieurs.
Comment se déroule un cours ?
Avant de démarrer une séance, on a toujours une phase d’échauffement pour bien préparer les articulations. Ensuite, on passe à la phase d’étirement dynamique avec des mouvements légers. Puis on commence les coups de pied et de poing dynamiques à travers des chorégraphies. Le fait de donner des coups de poing en longueur et des coups de pied permet de se détendre, de se dépenser.
(1)La JKA a connu une scission dans les années 90 entre le « groupe Asai » et le « groupe Nakahara-Shoji ». En 1999, la Cour Suprême du Japon a tranché en faveur du « groupe Nakahara-Shoji ». En 1994, la « 5th Shoto World Cup » tenait lieu de Coupe du monde pour le groupe « Shoji ».