Pour sa première sélection en équipe de France, Sami Tas va débuter par les Championnats du monde. A Budapest (24-29 octobre), le jeune homme de 22 ans ne se laisse pas impressionner et compte réussir une performance de haut rang. L’or, il n’y a que cela qui l’obsède.

Par Florian Fournier / Photo : Karategallery


Alors qu’il débute le karaté à l’âge de 4 ans, Sami Tas, entraîné par son papa Ahmed, suit le parcours classique du karatéka. Entre performances en kata et kumite, il remporte sa première compétition en kumite à l’âge de 9 ans. Alors pupille, il devient champion de France pour la première fois.

Champion de France 2023 des -60 kg, Sami Tas réalise une saison à succès avec la victoire à l’Open de Paris et se voit offrir sa première sélection en équipe de France à l’occasion des championnats du monde à Budapest (24-29 octobre). Ambitieux et talentueux, Sami Tas a tout pour écrire son histoire.

 

Quelle a été ta réaction à l’annonce de ta sélection ?

J’ai ressenti un énorme fierté. Avoir le coq sur le cœur, c’est une fierté mais aussi une grande responsabilité. Cela faisait longtemps que je voulais décrocher cette sélection. Je regarde l’équipe de France depuis petit et c’était un rêve de représenter un jour la France dans une compétition internationale.

Le parcours de qualification était intense et il rend cette sélection encore plus belle. Il y avait 3 compétitions à gagner. Les championnats de France, l’Open de Serbie et les championnats méditerranéens.

Je gagne les deux premiers et je me classe au-dessus de mes adversaires directs sur la dernière. Maintenant que cette sélection est acquise, je dois travailler encore deux fois plus pour performer et faire honneur à cette sélection.

 

A 22 ans, à quel niveau se situe la pression avant d’aborder un tel événement ?

Elle est forcément intense mais je connais mon potentiel et je me focalise sur mon objectif qui est de conquérir l’or et de devenir champion du monde. Au haut niveau, on vit avec la pression, elle fait partie du jeu. Je dois être capable de la gérer si je veux atteindre mes objectifs.

 

Tu seras coaché par Alexandre Biamonti et non par ton père, cela change-t-il quelque chose ?

Forcément, cela change quelque chose. La relation que j’aie avec mon père, je ne l’aie avec personne d’autre. Mais le travail que l’on effectue avec Alexandre est très bon. On échange énormément, il discute avec mon père et nous travaillons dans le même sens.

Je suis descendu à Marseille pour me préparer, il est venu chez nous aussi à Strasbourg, c’est un échange permanent pour atteindre un objectif difficile qu’est le titre de champion du monde.

Le top 15 mondial est très dense, j’en fais partie et, dans ma tête, je vais le faire. Je serai champion du monde.

Toutes les actions seront compliquées, déterminantes et je vais montrer les dents à chaque fois pour atteindre mon but. Je vais devoir être rapide, technique, vicieux, si je veux aller au bout.

 

Ta préparation a-t-elle changé après cette annonce ?

Pas forcément. Ce qui change, c’est l’accès à l’équipe de France. Cela permet d’être en regroupement avec le collectif, d’avoir plus d’opposition. On a fait différents stages avec d’autres nations et c’est intéressant de se confronter à tout ce petit monde. C’est vraiment un réel plus d’avoir l’équipe de France à ses côtés pour évoluer et devenir le meilleur.

 

Devenir le patron des -60 kg, c’est ton objectif ?

Exactement. C’est un objectif majeur. En France, il n’y a pas de réel patron de la catégorie et je compte bien la verrouiller comme le sont les -67, +84, -68 et +68.

Après les mondiaux, je compte bien gagner la coupe de France. Je vais tout faire pour fermer la catégorie et m’installer comme le leader.

 

À l’image des Da Costa, tu évolues en famille, cela apporte-t-il un vrai plus ?

C’est indéniablement une plus value. Premièrement, j’ai la chance d’avoir le dojo à la maison. Pour grossir le trait, mon père doit juste frapper à ma porte de chambre pour me dire de descendre et commencer l’entraînement.

Deuxièmement, j’ai la chance d’avoir un petit frère Yanis (qui fait partie des meilleurs du monde selon moi) comme sparring. Ma maman s’occupe de toute l’intendance, mon grand-père nous soutient aussi énormément donc c’est un vrai plus.